Il y a quasiment un an, Google mettait fin à son programme Glass Explorer. Mais la firme de Mountain View n’a pas pour autant abandonné le projet, confié depuis à Tony Fadell, l’ancien CEO de Nest, une startup acquise par Google en 2014. De fait, comme le prouve les documents publiés lundi, le projet est bien vivant : les documents déposés auprès de la « Commission fédérale des communications » américaine, la FCC, détaillent précisément à quoi ressemblera la v2 des Google Glass. Ils indiquent aussi que la nouvelle version sera vraisemblablement destinée à des situations de productivité en milieu de travail. Sur les photos de la FCC, le cerceau entourant le visage a disparu. En outre, la partie qui tient le prisme en verre peut se replier sur l'écouteur.


 

D’après la photo, il semble qu’il soit possible de replier la partie articulée soutenant le prisme, ce qui permettrait de ranger facilement les Glass dans une poche.

Selon les articles publiés plus tôt cette année par le Wall Street Journal et le site 9to5Google, sur la nouvelle version, le prisme est plus grand (pour améliorer le confort et le champ de vision), le processeur Intel intégré est plus performant, et la batterie a une meilleure autonomie. Enfin, la fabrication est plus robuste et les Glass v2 seraient même waterproof. Ces spécificités semblent indiquer que Google vise les secteurs de l’entreprise ou de l’industrie, où les exigences sont plus rigoureuses.

En parcourant le document FCC relatif au « taux d’absorption des fréquences radios » par le corps humain, il est clair que la nouvelle version supporte le WiFi 5 GHz, comme l’avaient suggéré de précédents articles.

La charnière a l’air robuste, mais on se demande si le dispositif pourra vraiment tenir sur le visage d'une personne travaillant sur une chaîne de montage ou dans une salle d'opération… Probablement pas. Il est important de rappeler que les photos présentées à la FCC ne ressemblent pas forcément au produit final. La FCC doit essentiellement donner un avis technique sur les fréquences radio, et non esthétique. D’ailleurs, sur une des photos appartenant aux documents déposés à FCC, les « nouvelles » Glass ne sont pas très différentes de ce que l’on connaît déjà.

Le chemin suivi par les Google Glass a été un peu chaotique. Il y a un an et demi, la direction du programme avait été confiée à Ivy Ross, un ancien spécialiste en marketing pour les produits de luxe. Peu de temps après, Diane von Furstenberg proposait des Google Glass dans ses gammes mode et chic. Mais aujourd’hui, il semble que Google a renoncé à sortir une version grand public de son produit (malgré l’esprit très consumériste de Toni Fadell), et pousse les Glass vers des secteurs de production, où, très probablement, la fonctionnalité passe avant l’esthétique. Selon 9to5Google, en interne, la version « Enterprise Edition » est simplement appelée « EE », mais le projet soumis à la FCC le 12 juin dernier se réfère à un appareil « GG1 ».

La fin des enregistrements vidéo secrets

À noter, dans le mode d'emploi présenté à la FCC, un détail très intéressant qui devrait rassurer tous les détracteurs des Google Glass qui craignaient d’être filmés ou d’être pris en photo à leur insu : « Appuyez sur le bouton de l'appareil photo pour prendre une photo. Maintenez le bouton enfoncé pour enregistrer une vidéo. La lumière verte indique que l'appareil est actif ». C’est peut-être aussi un message à toutes les DRH : les lois changent, un salarié ne peut pas surveiller un autre salarié à son insu en milieu de travail.