Aux Etats-Unis, les informaticiens travaillent plus pour gagner moins. C'est la tendance relevée par Computerworld, suite à la publication d'une enquête annuelle sur les salaires menée auprès de 7 000 informaticiens en 2008. Celle-ci montre qu'outre Atlantique, le niveau de rémunération globale des professionnels de l'IT (salaires + primes) n'a augmenté en moyenne que de 3,5% cette année contre + 3,7% en 2007. Mais c'est surtout sur les primes que les informaticiens ont perdu en pouvoir d'achat : en effet, leurs bonus n'ont augmenté en moyenne que de seulement 0,2% en 2008, contre + 3,4% en 2007. Au final, dans l'informatique, le salaire médian annuel de base s'élève à 72 450 dollars aux Etats-Unis, selon les données de l'US Census Bureau. Néanmoins, la faiblesse de l'économie et un taux d'inflation d'environ 5% pénalisent tous les types de métiers, y compris ceux de l'IT. Une hausse de la demande autour des profils orientés décisionnel « Les professionnels de l'informatique doivent se faire à l'idée que la belle époque qu'ils ont connue et qui n'aura duré qu'une décennie, est bel et bien révolue », estime David Van De Voort, spécialiste du recrutement pour le cabinet de recrutement Mercer à Chicago. D'autres cabinets spécialisés, comme Aberdeen Group ou Robert Half Technology notamment, considèrent, eux, que pour relever leurs salaires, les informaticiens doivent participer au retour sur investissement de leur entreprise, en aidant ces dernières à améliorer leur productivité et leur efficacité opérationnelle. Ils s'attendent donc à une hausse de la demande et des salaires concernant les compétences autour des applications décisionnelles (Business Intelligence) qui peuvent aider les entreprises à concevoir et développer des tableaux de bord, afin de suivre les ventes ou les dépenses de plus près. Le salaire reste le premier facteur de motivation Malgré cette baisse sur leurs bonus, 60% des personnes ayant répondu à l'enquête de Computerworld déclarent qu'ils sont soit satisfaits, soit très satisfaits, du niveau actuel de leurs rémunérations. Reste que plus de la moitié (52%) indiquent qu'ils cherchent actuellement de nouveaux jobs aux rémunérations plus élevés ! Le salaire constitue même le premier facteur de motivation pour 63% d'entre eux. Cette tendance à la suppression de bonus commence à gagner les entreprises françaises de la IT. Selon le site syndical Miroir social, la direction d'Oracle vient par exemple de confirmer la disparition du programme d'intéressement des salariés pour l'année 2008.