Les opérateurs de télécommunications et de la télévision payante doivent s'attendre à des pertes de part de marché au profit d'autres acteurs (Apple, Google ou Skype). Cette baisse se retrouve aussi dans la téléphonie mobile (voix et SMS), mais d'autres opportunités existent dans le haut débit fixe (accélération du très haut débit fibre et câble, lancement ou partenariats pour des services de contenu en propre). Le retrait de ces revenus devrait être de 1,8% par an jusqu'en 2015, selon les conclusions du 11ème rapport annuel du cabinet de conseil Arthur D. Little et du courtier Exane BNP Paribas. « Nous prévoyons une baisse des revenus des opérateurs télécoms en Europe, qui accroîtra le besoin de restructurer les coûts, en particulier par le partage de réseaux, ceci afin de réduire la pression sur les cash flows » a indiqué Antoine Pradayrol d'Exane BNP Paribas.

Selon le cabinet, il est donc nécessaire pour les opérateurs d'accélérer leurs programmes de transformation des coûts, tant dans l'exploitation (développement des ventes et du service client en ligne, optimisation des achats) que dans les investissements (consolidation/mutualisation des réseaux).

Fusion et autres axes de croissance

Cependant, des changements plus fondamentaux des modèles d'entreprise seront nécessaires et aboutiront à l'émergence de méga-opérateurs, de spécialistes locaux et d'opérateurs d'infrastructure en Europe. Ces transformations impliqueront de forts changements organisationnels ainsi que des fusions d'opérateurs.

« Confrontés au recul de leurs revenus et à la concurrence croissante d'autres acteurs, les opérateurs télécoms vont devoir inventer et mettre en oeuvre de nouveaux modèles d'entreprise et s'intéresser aux autres sources de croissance dans des secteurs adjacents », a déclaré Didier Levy, directeur dans la division Télécommunication, information, média et électronique (TIME) d'Arthur D. Little.

Le monde « tout IP » où « tout est connecté » crée aussi, toujours selon le cabinet, des opportunités pour les opérateurs pour entrer sur des marchés adjacents comme l'automobile, l'énergie, les services financiers, etc. Les revenus potentiels tirés de ces activités pourraient atteindre 4 à 9 % du chiffre d'affaires des grands opérateurs de télécommunications d'ici 2015, soit un montant important mais néanmoins insuffisant pour renverser la tendance négative globale.