Les grandes entreprises sont définitivement entrées dans le giron des écoles d'ingénieurs pour indiquer les profils qu'ils recherchent tout en proposant des aides à leur formation. Par exemple, la Banque Postale et IBM dispensent depuis peu, au sein de l'école d'ingénieur en informatique Epita, des cours autour des technologies mainframe, à raison d'un cursus par an pour les trois années à venir. Ce ne sont pas moins de 28 étudiants en dernière année qui bénéficient d'une formation complémentaire à leur programme sur les aspects techniques et fonctionnels des plateformes mainframe IBM System z. Cette opération complète l'action lancée en France par IBM en 2005 avec plusieurs écoles d'ingénieurs, dont l'objectif annoncé est de former, à l'horizon 2010, 20 000 étudiants du monde entier au mainframe. Il en est de même pour EDS France qui travaille en étroite collaboration avec l'Epita, mais aussi avec l'IUT Descartes Paris V, 3IL, l'Esiee, l'Ensib, l'Esiea, Centrale Marseille, Polytech Nantes ou Supelec, en vue de mieux préparer les futurs ingénieurs au monde de l'entreprise et dans le but de soutenir sa politique de recrutement. Une surenchère auprès des jeunes diplômés ? L'objectif avoué pour EDS France, qui s'est engagée à déployer des plans d'actions spécifiques à chaque établissement, est de recruter ; 600 nouveaux collaborateurs sont recherchés cette année dont 30% de jeunes diplômés. Par une présence accrue sur les campus, les entreprises qui mettent en place des partenariats avec les écoles ou universités peuvent augmenter leurs chances de recrutement en individualisant des rencontres. Sur les salons d'emploi au contraire, elles sont noyées dans la masse des entreprises qui recrutent et ne parviennent pas nécessairement à se faire connaître. Certes, les SSII sont présentes sur tous les canaux de recrutement, mais elles tentent par tous les moyens de faire la différence en investissant dans la communication avec les écoles. De leur côté, la majorité des écoles d'ingénieurs en informatique ont choisi de dédier une personne aux relations avec les entreprises. Si cette nouvelle est bonne pour tous les étudiants qui veulent mettre en concurrence des employeurs potentiels, deux questions restent posées : d'une part, la génération qui les suit, c'est-à-dire les jeunes gens au collège et au lycée ont toujours du mal à embrasser les carrières scientifiques. La désaffection des filières informatiques pourrait poser des problèmes à moyen terme, et la campagne de sensibilisation du Syntec Informatique pour intéresser les 15-24 aux métiers du secteur est l'une des méthodes proposées pour tenter d'y remédier. D'autre part, il reste encore le syndrome ostracisant du chômage : de nombreux informaticiens en recherche d'emploi demeurent souvent en dehors de tout plan de formation. Quelques rares initiatives, comme celles menées par Microsoft ou le Munci tentent d'inverser cette tendance, mais elles sont encore trop marginales et montrent surtout que si la cote des jeunes diplômés est bonne, celle des expérimentés au chômage ne l'est pas. En savoir plus : Postuler à EDS France