Comme tous les ans, EMC a rassemblé ses partenaires et ses clients à son traditionnel évènement au Carrousel du Louvre, rebaptisé cette année Dell EMC Forum, pour promouvoir ses solutions. L’ambiance était un peu particulière cette année puisqu’on attend toujours l’organigramme de la direction de Dell EMC France qui sera dévoilé le 1er février prochain, nous a assuré Christian Hiller, président d’EMC France. On peut d’ores et déjà redire que Christian Hiller sera à la tête de l’entité entreprise et Stéphane Huet de celle regroupant les autres activités, notamment grand public, puisque l’arrivée de ce dernier a déjà été annoncée en interne. Quelques ajustements sont encore en cours au niveau de patrons d’activités et on apprend que les salariés de la partie entreprise de Dell devraient déménager à Bezons chez EMC. Un mouvement minimisé par le fait que les salariés de Dell sont des abonnés au télétravail.

La France se situe derrière l'Allemagne mais devant l'Angleterre pour la transformation numérique selon l'étude Vanson Bourne.

Cette journée a également été l’occasion de découvrir la dernière étude Vanson Bourne sur la transformation numérique en cours dans les entreprises, commanditée par Dell EMC. Dans 18 pays et 12 secteurs d’industrie, 4 000 dirigeants (PME et grands groupes) ont été interrogés pour cette enquête annuelle Digital Transform Index qui dévoile le niveau de maturité des entreprises face à la transformation numérique. Sébastien Verger (sales developpement manager) et Denis Montillet (marketing manager infrastructure solution group) de Dell EMC France nous ont commenté cette étude qui souligne que le Brésil, l’Inde et le Mexique sont dans le Top 3 des pays à l’avant-garde de la 4ème révolution industrielle, tandis que la Chine, le Canada et le Japon dans la queue de peloton. La France est huitième dans le classement de Vanson Bourne derrière les Pays-Bas et l’Allemagne mais, surprise, devant l’Angleterre. La prééminence de certains des Bric s’explique par le développement rapide de mobiles reposant sur des ressources cloud, alors que les pays dit développés restent aujourd’hui englués dans la maintenance d’anciens systèmes (mainframe et 2ème plateforme) assurant la bonne marche de certaines opérations. La position de la Chine, juste devant la lanterne rouge japonaise, est plus étonnante. « Les processus industriels repris dans certains pays comme la Chine, qui est vu comme l’usine du monde, font qu’ils sont aujourd’hui beaucoup moins avancés sur la transformation digitale » a indiqué Sébastien Verger.

Racheter des start-ups pour rattraper son retard

A la question de savoir comment se déroulent la transformation digitale dans les entreprises, l’étude du cabinet indique que beaucoup de chefs d’entreprises ne peuvent pas se projeter à 3 ans. Et près de 45% craignent l'obsolescence d’ici 3 à 5 ans. En France, 81% des dirigeants se sentent menacés par les start-ups digitales contre 78% en moyenne dans le monde. Une prise de conscience aigüe ou bien la simple observation que certains marchés protégés – comme le transport individuel, les services bancaires ou le support juridique -  sont aujourd’hui menacés par des entreprises plus en phase avec les besoins des consommateurs. En France, 53% des dirigeants répondent que les clients sont les moteurs de l’innovation. Mais pour faire face à cette concurrence, beaucoup d’entreprises sortent tout simplement leur chéquier pour acquérir des start-ups ou créer des pépinières de jeunes pousses comme au Crédit Agricole ou chez BNP Paribas. « En s’associant, ces grands groupes limitent les risques tout en bénéficiant de l’agilité des start-ups comme dans les technologies blockchain qui intéressent particulièrement les secteurs de l'énergie, des services publics et de la finance (voir notre dossier de novembre sur le sujet).

Les trois secteurs où brillent la transformation numérique sont aujourd’hui les télécoms, les fournisseurs de technologies et les médias, selon l’étude Vanson Bourne. Et les trois derniers sont les assurances, la santé privée et la santé publique. Si l’importance des nouveaux services mobiles avec des applications au centre de l’utilisateur dope l’activité numérique des opérateurs, les secteurs de la santé restent encore méfiants avec notamment une crainte concernant la fuite des données. « Mais la peur n’évite pas le danger, c’est pourquoi la transformation digitale devient une question de survie », indique Sébastien Verger. 73% des chefs d’entreprises interrogés admettent aujourd’hui que la transformation digitale pourrait s'étendre au sein de leur organisation. Notamment en innovant au niveau du développement applicatif avec du devops et des cycles plus courts. Mais, toujours selon l’étude Bourne, 50% des décideurs ne savent pas où aller et n’ont pas les compétences internes pour les grands projets de transformation qui nécessitent trois choses : une modernisation de l’infrastructure ou plus de cloud, l’automatisation de certaines tâches et, enfin, la transformation des usages dans l’entreprise. Rendez-vous l’année prochaine pour l’édition 2017 de cette étude pour mesurer l’évolution des entreprises dans le monde et en France.