Les puces RFID pourraient être cancérogènes, estime une enquête réalisée par l'agence Associated Press sur la base de plusieurs études scientifiques réalisées par différents laboratoires américains et européens entre 1996 et 2006. Autorisées depuis novembre 2004 par l'autorité américaine des denrées alimentaires et des médicaments (FDA) pour une utilisation médicale sur l'homme - impliquant un implant sous-cutané - les puces RFID suscitaient jusqu'alors des critiques essentiellement relatives aux libertés individuelles et à la protection des données qui y sont stockées. Les travaux rapportés par AP s'avèrent nettement plus inquiétants : les panels de souris et de rats sur lesquels des étiquettes à radio-fréquence ont été implantées montrent des développements de cancers chez 1% à 10% de la population concernée. La maladie serait, selon les différentes études, liée à la présence des puces chez les rongeurs touchés : « les transpondeurs étaient la cause des tumeurs », explique ainsi Keith Johnson, un toxicologue dont les travaux ont servi de base à AP. L'enquête de l'agence de presse indique qu'il est impossible de savoir si la FDA était informé des conclusions de ces études lorsqu'elle s'est prononcée, en novembre 2004, en faveur des implants sur l'homme. Elle précise cependant qu'à cette date le ministère de la Santé américain, dont dépend la FDA, était dirigé par Tommy Thomson. Six mois plus tard, il rejoignait VeriChip, la société habilitée à fabriquer les puces RFID à usage médical. Plus de 2000 personnes ont reçu une puce RFID, selon VeriChip. Suite à la publication de l'enquête d'AP, le cours du titre de la société a perdu plus de 10%, obligeant le PDG, Scott Sliverman, a se fendre d'une lettre ouverte pour tenter d'éteindre l'incendie. Celui-ci rappelle que des millions de chiens et de chats ont fait l'objet d'un implant depuis plusieurs années sans qu'un taux anormalement haut de cancers n'apparaisse. Il minimise également la portée des conclusions des études en soulignant que les rats et souris sont des animaux présentant un risque plus élevé de cancer après une injection que n'importe quel autre animal de laboratoire. Le dirigeant reconnaît néanmoins qu'il prend les travaux scientifiques rapportés par AP très au sérieux et s'engage à les examiner pour « s'assure que [les produits de VerChip] restent sans danger pour l'utilisateur ».