A l’occasion de la publication de sa 12e étude sur les salaires 2023 en France, le cabinet Hays présente une vue d’ensemble des tendances nationales de recrutement pour l’année en cours dans divers secteurs, dont ceux des technologies. Dans cette catégorie, les métiers qui restent très prisés depuis ces dernières années sont ceux des data, de la cybersécurité et du cloud aux côtés des développeurs qui couvrent toujours la majorité des offres d’emplois (39 %). Dans ce domaine, les profils back-end caracolent en tête du top trois des métiers IT les plus recherchés en 2023. Leur rétribution brute annuelle en Ile-de-France est comprise entre 38 000 € et 42 000 € pour une expérience comprise entre 0 et 3 ans et jusqu’à 63 000 € s’ils possèdent un parcours avancé (+ de 8 ans). Les lead développeurs devraient faire encore mieux, avec entre 43 000 et 50 000 € bruts annuels (pour un profil junior) et plus de 75 000 € (pour un confirmé).  

Dans l’IT, d’autres profils clé tirent également leur épingle du jeu, notamment ceux spécialisés dans l’analyse des données. Dans ces métiers, les mieux lotis sont les datascientists. En début de carrière, leur salaire annuel se situe entre 43 000 € et 48 000 € en Île-de-France et peut dépasser les 83 000 € au-delà de 8 années dans la profession. A leurs côtés, les data analysts perçoivent entre 40 000 € et 45 000 € au démarrage et jusqu’à 80 000 € annuels avec plus d’expertise. Suivent, les data engineeers avec une rémunération un peu plus modeste, toutes proportions gardées, soit 38 000 € à 43 000 € en début de parcours et jusqu’à 75 000 € pour les profils confirmés.

Dans l’IT, les grilles de rémunérations 2023 sont élevées dans la plupart des professions en tension.  (Source : Hays/Crédit image : Hays)

Un marché favorable pour les professionnels du cloud 

Hays note aussi de fortes valorisations dans la filière de la sécurité IT, des compétences très sollicitées pour sécuriser les données et répondre à l’augmentation des attaques informatiques. De ce fait, le bulletin de paye affiche 45 000 € minimum et jusqu’à 50 000 € maximum pour un hacker éthique ou un pentester (avec entre 0 et 3 ans dans la profession) et jusqu’à 85 000 € maximum pour ceux qui revendiquent plus de 8 ans de carrière. Dans cette enquête, Hays observe également une forte croissance du nombre de professionnels de projets cloud, que ce soit dans le cadre d’analyses, de conseil ou encore de mise en place technique. Avec au départ, une rétribution comprise entre 45 000 € et 47 000 €, et de plus de 70 000 € pour des profils confirmés, les chefs de projet cloud juniors comme seniors figurent eux aussi au palmarès des professions technologiques les plus attrayantes.

Cette forte demande renforce la tension du secteur au point qu’un clair bouleversement s’est opéré : ce sont désormais les candidats qui dictent les règles. En effet, ces derniers étant sur-sollicités, leurs exigences sont à la hausse et ce sont désormais eux qui choisissent leur employeur, analyse Hays en commentaire de cette étude. Selon le cabinet, les effets déjà observés sur d’autres secteurs sont décuplés dans le domaine de l’IT avec des candidats qui recherchent un sens dans leur rôle et un équilibre vie privée / vie professionnelle. Ainsi, pour recruter et fidéliser leurs employés, 49 % des ESN augmentent les salaires (de 5 % en moyenne avec des pics à 20 %) et 19 % d’entre elles renforcent leurs avantages sociaux.

Des avantages accordés par les recruteurs faute de candidats

Dans l’ensemble du secteur, si le mode de travail hybride (2-3 jours par semaine en distanciel) est désormais acquis, l’avantage compétitif est donné aux entreprises qui proposent le full remote, la semaine de 4 jours, les congés associatifs, la flexibilité des horaires, la formation, les évolutions internes, etc. Côté localité, le télétravail permet un confort de vie auquel les professionnels de l’IT ne souhaitent pas renoncer. Ainsi l’écart de salaire et de volumétrie d’offres d’emplois entre Paris et les régions diminue. En effet, 50,3 % des emplois sont déclarés en Île-de-France, ce qui constitue une baisse par rapport à l’année dernière, d’autant plus que ceci ne tient pas compte des employés 100 % à distance, conclut le cabinet.