Florence Parly, la ministre des Armées, s'est rendue sur le campus de Paris Saclay, le 19 septembre 2017, pour deux initiatives : rencontrer des start-ups susceptibles de travailler avec les Armées et réunir le comité exécutif du ministère chargé de sa transformation digitale. A Paris Saclay, elle a rencontré cinq start-ups du pôle Systematic et trois de Nano-INNOV, le centre d'intégration du CEA dédié aux nanotechnologies. Toutes les start-ups présentées travaillent déjà avec les grands acteurs de la défense, ou avec la DGA (Direction générale de l'armement) qui a mis au point un système de financement de l'innovation duale : le RAPID, Régime d'appui pour l'innovation duale, d'un montant de 50 millions d'euros pour 2017.

Avant l'arrivée de la ministre, les Armées ont déjà affiché leur volonté de travailler avec des entreprises innovantes. Sa Direction des achats qui représente, hors armement, quatre milliards d'euros d'achats par an, recherche des PME et des start-ups innovantes pour réaliser des services digitaux. Elle tenait un séminaire sur ce sujet fin juin, avec la CCI de Paris, consacré à l'open innovation. Dans un tout autre domaine, un salon dédié aux équipements des forces spéciales s'est tenu fin mars au camp militaire de Souge en Gironde, c'est le Sofins (Special operations forces Innovation network seminary). Il  a réuni une centaine d'entreprises, dont plusieurs start-ups.

Renseignement militaire et open innovation

Avant l'été, la Direction du renseignement militaire française s'est lancée à son tour dans l'open innovation en ouvrant à Creil, dans l'Oise, l'Intelligence Campus Entreprise, un centre d'expertise essentiellement tourné vers le big data. Il met ensemble des entreprises, des start-ups et des centres de recherche universitaire autour de technologies comme l'imagerie, la géo-intelligence spatiale, le linguisme d'écoute, l'électromagnétisme.

Le 14 septembre dernier, dans un discours au personnel des armées, Florence Parly parlait de la transformation du ministère et de numérique en citant l'internet des objets, l'intelligence artificielle, ou le big data et en précisant : « Il ne faut pas voir le numérique comme une passion aussi béate que fugace ». Le numérique concerne aussi bien les missions militaires que les métiers, les usages et le quotidiens des personnels. La ministre rappelait aussi que le ministère compte plus de 3 000 combattants numériques.