Sur le volet de l’emploi, les start-ups de la French Tech ont mieux résisté aux effets de la récession que dans le reste de l'Europe. C’est l’une des tendances relevées dans une étude réalisée par le fonds de capital-risque américain NGP Capital. Pour réaliser cette analyse, la société a examiné le nombre de postes à pourvoir dans près de 12 000 entreprises ayant au maximum dix ans d’ancienneté en Europe, en Amérique du Nord ainsi qu’en Israël. La période étudiée couvre les six premiers mois de cette année. Les résultats font état d’une baisse continue des recrutements dans les start-ups de tous les secteurs. Après avoir atteint un pic au début du mois de février, avec environ 15 000 nouveaux postes ouverts par semaine, ce chiffre a enregistré une baisse continue de 41 %, pour atteindre 8 813 propositions durant la semaine du 13 au 19 juin. Globalement, les postes ouverts aux recrutement sont en baisse de 43 % en Europe et de 39 % en Amérique du Nord.

Au cours des six premiers mois de cette année, les recrutements dans les start-ups ont amorcé une chute vertigineuse dans tous les secteurs d'activité. (Source: NGP Capital/Crédit image: NGP Capital)

Les métiers des vente en chute libre

Les start-ups axées B2C sont les plus touchées, avec une baisse de 58 % des recrutements, tandis que celles du secteur B2B sont affectées par une chute de 40 % des offres d’emploi vacantes. Dans le détail, les postes de commerciaux sont les plus impactés, (-48 %) suivis par les métiers technologiques (-45 %), puis ceux liés aux opérations (-39 %). L’étude indique également que les start-ups ayant réalisé des levées de fonds en série A et B (-46 % et -53 %) sont plus concernées que les autres par le gel des recrutements.

Le gel des recrutements a frappé les start-ups européennes dans des proportions variées. Source: NGP Capital/Crédit image: NGP Capital)

Les start-up françaises loin devant la Suède et l'Allemagne

Au sein des pays européens, les intentions d'embauche des entreprises varient considérablement. La France est en tête du peloton, avec une baisse de seulement 9% des postes ouverts depuis le 30 janvier - ce qui la différencie particulièrement de pays comme la Suède et l'Allemagne, qui enregistrent tous deux une baisse de 60 % des recrutements sur la même période. Le Royaume-Uni est assez proche de la moyenne avec une baisse de 38 % sur la période, tandis que les Pays-Bas sont frappés par un repli de 53 %. Dans sa note, NGP Capital souligne que la période à venir, de septembre à décembre 2022, sera déterminante car elle est généralement connue pour être la plus intense en termes de recrutement. La seconde moitié de 2022 sera donc cruciale. En outre, et bien qu'il y ait eu une diminution du financement du capital-risque, les investissements dans les start-ups ont augmenté de 43,1 milliards de dollars au premier trimestre 2022 pour atteindre 478,5 milliards de dollars.