« Nous nous sommes engagés il y a quatre ans dans une stratégie orientée vers le logiciel. Le rebranding annoncé en début de semaine est pour nous l’occasion de faire comprendre que Lexmark n’est plus la même société qu’avant », explique Renaud Deschamps, directeur général de Lexmark France. Depuis le 7 avril, la firme de Lexington a en effet entièrement revue son identité visuelle. Cette décision qui peut paraitre anodine officialise son grand virage stratégique « Nous voulons porter les revenus liés aux logiciels et aux services managés à 50% du chiffre d’affaires en 2017, contre 30% aujourd’hui », déclare le directeur général. Il s’explique : « Aujourd’hui, les sociétés n’achètent plus des systèmes d’impression pour le simple usage du produit mais pour l’inscrire dans une stratégie globale de gestion de l’information. Cette dernière repose massivement sur les services managés et les logiciels que nous devons proposer ». 

Dans cette optique, Lexmark s’est largement appuyé sur des opérations de croissance externe. Le fabricant a racheté, en 5 ans, la bagatelle de 13 sociétés dont la première, Perceptive, a donné son nom à la division software de la compagnie. La stratégie d’acquisition de Lexmark s’oriente sur deux axes, horizontal et vertical. Dans le cadre de ce dernier, elle a notamment mis la main sur plusieurs éditeurs spécialisés dans les métiers de la banque, de la santé, du retail ou encore de l’éducation. Racheté en mars 2013, AccessVia est, par exemple, spécialisé dans les solutions pour l’affichage des prix dans le monde de la distribution. Quant à Acuo, acquis en janvier de la même année, c’est un des spécialistes américains de la gestion et du stockage de documents appliqués à l’imagerie médicale (VNA). « Ces rachats nous permettent de prendre directement pied sur des marchés dont nous étions absents », déclare Renaud Deschamps. 

Une seule bannière pour toutes les acquisitions

Sur le plan horizontal, Lexmark s’efforce de racheter des sociétés numéro un dans leur technologie. « Nous avons acquis Brainware en 2012 pour ses solutions très avancées dans la capture et la reconnaissance de documents », illustre Renaud Deschamps. A travers ces divers rachats, Lexmark souhaite mettre en place une gamme complète de solutions packagées. Pour faciliter l’intégration technologique des différentes sociétés rachetées, la société a mis en place un seul et unique laboratoire. Les solutions d’Accuread ont par exemple été directement intégrées aux systèmes du fabricant. Elles permettent de commencer le traitement sur le MFP dès que le document est scanné. Les informations sont extraites de façon granulaire afin de ne pas surcharger la bande passante avec des images complètes. « Toutes les marques que nous rachetons seront rassemblés sous la marque Lexmark », explique le dirigeant qui reconnait que sur le plan opérationnel et organisationnel, l’intégration des acquisitions s’avère toujours difficile. 

La gamme de Lexmark va ainsi s’articuler autour de quatre axes : la gestion de documents, leur capture, les processus métiers et la recherche. « Nous allons également mettre en place une batterie de connecteurs pour nos différentes gammes de MFP », ajoute le directeur général. Lexmark mise également beaucoup sur l’impression et la gestion de document depuis les terminaux mobiles. « C’est d’ailleurs pour cela que nous sommes en train de racheter Kofax, très développé dans ce secteur », précise Renaud Deschamps. Lexmark qui propose déjà des solutions d’impression depuis les tablettes et les smartphones travaille sur la reconnaissance de  documents depuis ces mêmes terminaux. « C’est un sujet critique et très en vogue dans les entreprises », commente Renaud Deschamps. Le directeur général ne cache d’ailleurs pas que d’autres acquisitions sont dans les tuyaux.