"Clairement, on ne peut limiter le phénomène Linux a une mode ou même à une technologie. Il impacte fortement l'industrie informatique" a martelé Marc Laporte, PDG d'IDC France, présentant une étude co-éditée par Novell sur l'impact de l'Open Source.

Plus généralement, "dans les entreprises et administrations, Linux s'étend à partir des serveurs d'infrastructures pour gagner petit à petit les autres fonctions. Les effets d'apprentissage portent ainsi Linux vers de nouveaux horizons. Depuis cinq ans, Linux a quasiment doublé sa part de marché tous les ans. Ce système d'exploitation n'a pas écrasé Microsoft mais a trouvé sa place parmi les standards tandis que le "non-standard" tend à disparaître".



Si, globalement, Linux est présent sur 15 % des serveurs vendus en 2003, son implantation est très différente selon les secteurs économiques ou les types d'ordinateurs. Ainsi, 56 % des établissements du secteur public sont équipés de serveurs Linux contre 24 % en moyenne dans le privé mais, là encore, avec de fortes disparités : 29 % dans les services, 22 % dans l'industrie et 15 % dans le commerce. 29,4 % des serveurs Linux sont des serveurs réseaux, 14,9 % des serveurs Web et 14,2 % des pare-feu. 62 % des établissements équipés utilisent de tels serveurs comme pare-feu, 58 % comme serveurs Web, 45 % comme serveurs réseaux. Linux reste donc avant tout un OS d'infrastructure.



A l'inverse, seuls 5 % des serveurs Linux sont dédiés aux applicatifs de gestion, 22 % des établissements utilisateurs en utilisant pour cela. Pour l'essentiel (49 %), ces serveurs sont dédiés aux applications métiers.

Avec 6,7 % des serveurs Linux, en forte croissance, les bases de données commencent à compter comme des applications pouvant utiliser l'OS libre.

Par contre, en dehors du secteur de la recherche, le poste client Linux est quasiment inexistant. Les structures qui en emploient prévoient cependant majoritairement d'en augmenter le poids. Le manque de comptabilité des logiciels reste le frein principal à un tel déploiement (45,1 % des répondants). Pour les déploiements en serveurs, le principal frein est le niveau critique des applications (25,6 %), devant les difficultés techniques de la migration (20 %).

Linux ne semble pas poussé par la seule mode de la réduction des coûts, même si cette volonté est la première motivation d'une migration (58 % des répondants pour la baisse des coûts de licence, 28 % pour le TCO). Ainsi, le renforcement de la sécurisation et de la flexibilité des serveurs est mentionnée par 49 % des répondants.



(*) Enquête conjointe IDC/Novell "Les enjeux de l'industrialisation des déploiements de Linux et de l'Open Source en entreprise" menée auprès des directeurs informatiques de 552 entreprises et administrations de plus de 500 salariés dont 201 structures équipées de Linux étudiées plus en détail par voie d'entretiens.