Si Linux est reconnu par tous comme étant un bon système d'exploitation, il reste marginal sur les bureaux des utilisateurs. La cause, selon Chris Gulker, directeur produit chez Adobe, est l'état d'esprit des utilisateurs. Tout comme Mac OS X, Linux souffrirait, selon Chris Gulker, de la prééminence de Microsoft : tout le monde connaît Windows, il serait donc plus facile pour une entreprise d'équiper ses PC sous cet OS plutôt que de former son personnel. Les entrepreneurs cherchent à réduire leurs coûts, mais ils ont encore plus peur de ralentir leur cadence. Le passage d'un environnement à un autre prend des allures de révolution, difficile à intégrer et donc coûteux en temps.
Chris Gulker affirme que ce changement n'est pourtant pas si perturbant pour l'entreprise s'il se réalise dans les conditions adéquates. En fait, si la migration vers Linux s'effectue en lieu et place d'une mise à jour logicielle majeure de Windows, le temps perdu sera identique. Un autre moment semble favorable à cette évolution, selon Gulker : le changement de matériel. Là aussi, passer sous Linux ne perturbe pas plus le travail. Gulker reconnaît que Linux a encore des progrès à faire pour s'intégrer au monde du travail, en particulier en veillant à maintenir une plus grande cohérence lors des mises à jour de versions, en assurant un meilleur support pour les périphériques ou les appareils nomades et, enfin, grâce à des manuels plus accessibles. Il note toutefois qu'une fois ces défauts reconnus et dépassés, les entreprises qui ont fait le pas reconnaissent avoir effectué de sérieuses économies en termes de licences, de coûts administratifs et matériels. Il est à noter que le commentaire est signé du responsable produit d'un éditeur qui a, jusque-là, largement ignoré Linux, et dont les principaux logiciels ne sont disponibles que sous Mac OS X et Windows...