Les dépenses en logiciels de collaboration ont explosé dans le monde pendant la pandémie de Covid-19, alors que le travail à distance s'imposait dans de nombreuses entreprises. Et, les investissements dans ces technologies devraient rester élevés, malgré le retour progressif des salariés au bureau. Selon IDC, ils ont atteint 22,6 Md$ l'an dernier, soit une augmentation de 32,9% par rapport à 2019. Le marché a ainsi enregistré sa quatrième année consécutive de croissance à deux chiffres en glissement annuel, indique le cabinet d'études. Ce dernier estime qu'en 2025, les revenus auront été portés à 50,7 Md$, progressant ainsi de 126% par rapport à cette année. A eux seuls, les cinq principaux éditeurs de logiciels de collaboration- Microsoft, Google, Zoom, Cisco et Slack - ont capté 64,2 % de la valeur du secteur en 2020, contre environ 60% un an plus tôt. De leur côté, les 20 principaux fournisseurs ont enregistré des revenus en progression de 40%. Zoom a fait largement mieux que la hausse moyenne du marché avec un bond de ses ventes de 227,1%.

« Divers facteurs vont contribuer à l'évolution positive encore promise au marché mondial des logiciels de collaboration », a indiqué Wayne Kurtzman, directeur de recherche chez IDC. Parmi eux figure le fait que les entreprises sont désormais plus conscientes de la valeur commerciale de ces outils qui permettent des communications internes rationalisées et une meilleure efficacité des employés. Ils peuvent également offrir une meilleure compréhension des opérations et des flux d'informations au sein d'une organisation. En outre, une intégration plus étroite des logiciels de collaboration avec les applications commerciales, comme les plates-formes CRM, peut aider à améliorer les résultats des forces de vente.

Une demande stimulée 

De nouvelles voies de collaboration vont également contribuer à stimuler la demande des entreprises, estime Wayne Kurtzman, partenaires et clients ayant découvert qu'ils peuvent communiquer plus efficacement. Dans le but d'accompagner ce mouvement, Slack et Microsoft Teams, par exemple, ont ouvert leurs applications respectives de chat d'équipe à la collaboration externe, avec l'introduction de canaux partagés. « La collaboration avec des utilisateurs externes fournit de meilleures informations aux équipes projet et permet aux entreprises d'être plus réactives aux besoins des clients et des partenaires », explique l'analyste. « Cela se traduit par une plus grande fidélité à l'entreprise et une meilleure expérience client », ajoute-t-il. L'extension de l'usage des logiciels de collaboration à des groupes auparavant mal desservis d'employés de première ligne en contact direct avec les clients stimulera également les dépenses.

Enfin, les technologies de collaboration émergentes apporteront elles-aussi un surplus de revenus aux fournisseurs des logiciels de collaboration. Pour cela, ces derniers devront notamment créer des environnements virtuels pour la collaboration à distance, comme on le voit avec HoloLens de Microsoft et Horizon Workrooms de Facebook. Ils devront aussi remplacer les flux vidéo de type « têtes parlantes » par des avatars qui interagissent les uns avec les autres. « A l'avenir, les solutions Metaverse seront intégrées aux conférences, à la collaboration en équipe et à l'espace communautaire », anticipe Wayne Kurtzman.

Les réunions en présentiel resteront minoritaires

Une étude qua récemment publiée Gartner a aussi mis en lumière l'étendue de l'adoption des logiciels de collaboration pendant la pandémie de Covid-19. Il en ressort que près de 80% des salariés utilisent désormais des logiciels de collaboration dans leur travail, contre un peu plus de la moitié d'entre eux en 2019. Au cours de la même période, l'adoption d'outils de stockage et de partage a augmenté de 16 %, tandis que l'utilisation des applications de messagerie mobile en temps réel progressait de 7 %.

Sans surprise, l'étude Gartner montre que le nombre de réunions en présentiel est passé de 63% en 2019 à 33% en 2021. Ce changement devrait se poursuivre, avec seulement 25% des réunions devant se dérouler en présentiel d'ici 2024.