Les vagues de licenciements se succèdent dans la tech outre-Atlantique (citons cette semaine les 10 000 suppressions de postes chez Microsoft), et le marché de l'emploi technologique commence à s'en ressentir. Selon l'éditeur spécialisé iCIMS, le nombre d'ouverture de postes a reculé de 29% en décembre 2022 par rapport au niveau constaté en début d'année. Tandis que le nombre de recrutement est, lui, en recul de 23%. Des niveaux supérieurs d'environ 10 points aux moyennes constatées tous secteurs confondus. Le nombre de candidats pour chaque poste est, de son côté, assez stable par rapport au niveau du début d'année (-2%). « En moyenne, un employeur reçoit 26 candidatures pour chaque ouverture de postes [dans la technologie] et le processus de recrutement demande 48 jours, un de plus qu'en 2021 », écrit l'éditeur, qui base son enquête sur les données agrégées de 4 000 de ses clients et sur une étude auprès de 1 000 personnes aux Etats-Unis.

Malgré ces signes de ralentissement, les fondamentaux du marché de l'emploi technologique restent solides aux Etats-Unis. Selon les statistiques officielles, l'économie américaine a recruté 130 000 personnes spécialisées dans la technologie sur le seul mois de décembre et le taux de chômage dans la profession reste sous les 2%, bien en-deçà des niveaux observés tous domaines confondus. Les chiffres de l'étude d'iCIMS peuvent notamment être interprétés par un désengagement des salariés en poste du marché de l'emploi. Une tendance qui, si elle se prolonge, devrait avoir pour effet de ralentir l'inflation salariale dans le secteur.

Les développeurs restent confiants

Une autre étude souligne d'ailleurs les hausses de salaires qu'ont obtenu ces professionnels en 2022. Menée par la plateforme de recrutement née de la fusion de CodinGame et de CoderPad auprès de 4 200 développeurs dans 98 pays, notamment la France (qui représente près de 50% des répondants), celle-ci estime que deux tiers d'entre eux ont reçu une augmentation au cours des 12 derniers mois. Parmi ces derniers, 40% ont même vu leurs émoluments bondir de 25% ou plus en changeant d'employeur, signe des tensions sur les recrutements sur ces profils. Et les recruteurs anticipent des difficultés persistantes en 2023, en particulier dans le recrutement des développeurs full-stack et back-end. « Malgré les annonces de plans de licenciements, les développeurs déclarent être au moins aussi confiants dans leur emploi que l'an passé : 33% se disent même plus confiants, tandis que 41% supplémentaires affirment ne déceler aucun changement significatif », détaille le rapport. Un développeur sur deux pense changer de travail dans l'année qui vient.