Créée en avril 2020, Mercateam est une entreprise française qui développe une plateforme SaaS de gestion des compétences destinée à l’industrie. La jeune pousse annonce aujourd’hui la clôture d’un tour de table d’un montant de 5 millions d’euros. Cette opération a été emmenée par Isai, investisseur historique déjà engagé lors d’une phase d’amorçage de 1,2 million d’euros avec un nouvel entrant, le fonds Ternel. Elle va permettre à l’entreprise cofondée par Adrien Laurentin et Kévin Rouvière de réaliser deux objectifs : le premier est d’investir dans la R &D en renforçant les capacités IA de son outil. Le second porte sur le développement de la croissance à l’international. Actuellement présente dans 12 pays et générant 25 % de son chiffre d'affaires à l'international, l'entreprise se prépare à ouvrir des bureaux en en Allemagne, en Angleterre et en Espagne. A travers cette expansion, l’idée est de renforcer son influence et de proposer ses solutions à un plus large éventail d'industries à travers le continent européen.

Convaincus de l’importance des cols bleus, les fondateurs de Mercateam ont développé un outil qui vise à placer le collaborateur terrain au cœur des process industriels et à faire monter les compétences techniques des équipes. « L’objectif est de cartographier dynamiquement les compétences des opérateurs, et d’affecter ces derniers en un clic sur leur poste de travail », nous explique Adrien Laurentin, président de l’entreprise. Et ce depuis l’onboarding jusqu’aux départs en retraite qui constituent 25% de la masse salariale industrielle aux Etats-Unis et 20% en France. « En positionnant le collaborateur terrain au centre de l'organisation, l’outil offre plus de contrôle sur sa carrière, sur le choix des changements, des formations et des postes. Cette montée rapide en compétences fait que les équipes gagnent en agilité et peuvent mieux exécuter les processus de production au quotidien », ajoute le dirigeant.

L'IA pour affiner les évaluations 

Mercateam revendique la réduction de 80% du temps habituellement alloué à la création de standards et de fiches emplois grâce à une intelligence artificielle. Enrichie par ces données structurées, l’IA accompagne les équipes dans leur quotidien pour répondre au mieux aux questions des collaborateurs sur le savoir-faire de leur entreprise. « Les fonds levés serviront également à renforcer l’intelligence artificielle qui sera intensifiée et va permettre d’intégrer, améliorer et synthétiser les instructions aux postes et générer automatiquement les parcours d’évaluation de compétences », précise Adrien Laurentin. Dotée d’un algorithme sophistiqué et d’une technologie de machine learning, la solution est d’ores et déjà capable de prendre en compte l'ensemble des contraintes liées à la gestion des collaborateurs et des calendriers de production, telles que les absences, les formations, les compétences et habilitations, les restrictions, la pénibilité des tâches et l’ergonomie des postes de travail. 

A l’arrivée, on obtient une répartition plus pertinente des tâches à réaliser, et un environnement de travail plus harmonieux. En l'espace d'une année, l'entreprise a doublé ses équipes, et emploie 50 collaborateurs. Plus de 200 groupes industriels utilisent sa solution, parmi lesquels Sanofi, Saint-Gobain, LVMH, SEB, Andros, Bonduelle, Richemont ou Shiseido. A noter, l’intégration de la plateforme avec des ERP et SIRH du marché, comme SAP et Workday.