Deux semaines avant l'assemblée générale qui devrait décider du sort de Yahoo, tous les prétextes sont bons pour déstabiliser l'adversaire et faire pencher la balance de son côté. Il y a quelques jours, c'est Yahoo qui refusait une offre formulée par Microsoft avec l'association de Carl Icahn, n'hésitant pas à la qualifier de grotesque. Aujourd'hui c'est au tour du géant de Redmond de dégainer ses derniers arguments. Brad Smith, avocat général du groupe, a descendu le partenariat liant Yahoo à Google devant le Sénat américain. Dès son annonce, Microsoft avait condamné cette alliance, la jugeant anti concurrentielle sur le marché de la publicité en ligne. Brad Smith est monté hier au créneau devant les sénateurs, arguant que Google détenait déjà 60% du marché de la recherche sur Internet. L'adossement de Yahoo lui permettrait de contrôler 90% du secteur, écrasant au passage toute concurrence, dont Microsoft et son petit 3%. Ce partenariat entraînerait en outre une hausse inéluctable des tarifs publicitaires, toujours selon Microsoft. La justice américaine planche déjà sur le dossier Yahoo/Google. Elle rendra probablement ses conclusions bien après l'assemblée générale de Yahoo. Mais Microsoft n'en a cure, dans cette bataille de nerfs tous les coups sont permis pour semer le doute dans l'esprit des actionnaires, et renverser le conseil d'administration de Yahoo.