À partir du 19 novembre, tous les utilisateurs finaux d’entreprise pourront contourner les administrateurs Office 365 et acheter leurs propres licences pour Microsoft Power Platform. Dans un premier temps, la plate-forme low-code qui permet de développer et de déployer rapidement des apps métiers comprend les outils Power BI, PowerApps et Flow sera accessible aux clients clouds américains de Microsoft. Mais d'autres marchés devraient être dévoilés « en temps voulu ».

Selon le fournisseur, cette initiative doit permettre aux utilisateurs finaux de « développer leurs propres solutions pour libérer la productivité et accroître l'impact commercial de leur entreprise ». « La transformation numérique a modifié la répartition des rôles dans l’entreprise », a déclaré la firme de Redmond. « Les employés sont plus indépendants et plus familiers avec la technologie, et nous constatons que les utilisateurs, et leurs entreprises, veulent avoir la possibilité de souscrire des abonnements par eux-mêmes ». Mais cette décision a déjà suscité un déluge de critiques, y compris de la part de l'Association internationale des gestionnaires d’actifs logiciels (International Association of Information Technology Asset Managers - IAITAM), qui a qualifié cette décision de « route vers le chaos ».

Un risque de confusion extrême

« Cette décision contourne tous les contrôles sur les licences et les achats au sein des entreprises, et elles vont avoir énormément de mal de savoir quel actif a été acheté, qui l'a acheté, quand il doit être renouvelé, l’actif qui a besoin être « corrigé » et quels logiciels ne seront plus protégés contre les pirates », a déclaré Barbara Rembiesa, CEO de l’organisation mondiale qui compte plus de 8 000 membres représentants plus de 110 pays. « Cette ouverture va créer une situation extrêmement confuse, entraîner de mauvais enregistrements et déboucher sur d'énormes amendes ». La CEO de l’IAITAM a également déclaré que cette décision allait provoquer un « gaspillage monumental » si d'autres éditeurs de logiciels lui emboîtaient le pas.

Entre-temps, les utilisateurs qui ont posté des commentaires sur le blog du fournisseur ont demandé l’abrogation de cette politique ou l’ajout d'un « bouton d'arrêt », mettant en avant leurs préoccupations au sujet des politiques d'approvisionnement de l'entreprise et de la surveillance des coûts. La décision aura également préséance sur les privilèges d'achat de licences des partenaires, même si Microsoft a précisé que les partenaires ayant des privilèges d’administration pourront voir les achats en libre-service dans le centre d'administration de Microsoft 365. « Les partenaires peuvent contribuer au support d’une entreprise qui souhaite centraliser les produits acquis par le biais d'achats en libre-service », peut-on lire dans le billet de blog. « De plus, les partenaires peuvent offrir des solutions pour étendre les capacités d'un achat en libre-service ».

Microsoft veut apaiser les craintes

Microsoft a également déclaré que ni les partenaires ni les services IT n'étaient tenus de fournir une assistance pour les produits achetés en libre-service, laquelle reste de la responsabilité du vendeur lui-même. Pour apaiser les craintes des responsables IT, Microsoft a rappelé que les administrateurs « conserveraient le contrôle sur les services et produits activés au sein de leur environnement sur la base de leurs exigences de gouvernance des données et de conformité ». « De plus, toutes les politiques de gestion des données et d'accès que votre entreprise a activées, continueront à s'appliquer aux services achetés en libre-service », a ajouté le fournisseur. Le vendeur a encore précisé que « si un titulaire de licence quittait une entreprise, l'abonnement restait actif jusqu'à ce que l'acheteur l’annule directement, mais l’administrateur pourra demander l’annulation de l'abonnement via le support client ».