Mis en place par Microsoft, le SPLA (service provider licensing agreement) fournit un cadre contractuel relatif aux droits d'utilisation de ses logiciels par des prestataires de services, hébergeurs, fournisseurs cloud. Signé pour une durée de 3 ans, ce contrat peut être reconduit en fonction des besoins. Les solutions et services concernées sont nombreux et variés : Dynamics, Exchange Hosted Services et Server, Forefront Client Security, Office System, Sharepoint Server, SQL Server, System Server, Azure... Deux types de licences sont proposées : par abonné pour couvrir chaque utilisateur ou terminal individuel (aucune licence de serveur requise) ou par processeur/cœur pour permettre un nombre illimité d'utilisateurs.

Dans le cadre du contrat signé entre les fournisseurs et Microsoft, la tarification peut augmenter - ou parfois diminuer - une fois par an (tous les 1er janvier) ou bien à n'importe quel moment de l'année pour compenser l'évolution des taux de change des devises. Pour le 1er janvier 2022, des hausses de prix sont ainsi prévues, pouvant atteindre 10%. Par exemple Windows Server (10%), RDS SAL (10%), Office Pro Plus & Standard (10%), Core Server Datacenter (7%), Core Server Standard (5%). « Microsoft augmente pour la 8ème fois consécutive de 10% les licences SPLA », s'est emporté sur Twitter Arnaud de Bermingham, président et fondateur de l'hébergeur Scaleway.

Evolution licence SAPL

Evolution des tarifs relatifs au service provider licensing agreement en vigueur entre Microsoft et ses clients hébergeurs et fournisseurs de services cloud. (crédit : D.R.)

Une rampe de lancement pour Azure ?

Microsoft chercherait-il au travers de ces hausses à inciter - d'aucuns diront contraindre - les fournisseur à s'engouffrer sur Azure ? L'idée est en tout cas partagé par plusieurs fournisseurs cloud. « Microsoft force la main pour migrer sur Azure (et c'est l'objectif !) à force d'augmentation et de contrôle », s'agace Arnaud de Bermingham. Même son de cloche du côté de Stephan Mahler, fondateur et CEO de ProCloud, qui explique que le coût d'Azure est en baisse depuis le 1er octobre 2021 avec des réductions pouvant aller jusqu'à 10% pour certains cas d'usage clients. « Il n'est pas dit qu'avec un engagement de 3 ans une remise plus élevée sera accordée, auquel cas les coûts pourraient effectivement baisser ou pas », souligne le dirigeant.

L'an dernier, Microsoft avait avancé quelques explications pour justifier l'augmentation du tarif du SPLA « Avec des investissements significatifs en recherche et développement, Microsoft continue de fournir des innovations prêtes pour le cloud au travers de ses produits d'infrastructure », pouvait-on lire dans une note concernant la hausse de prix de ce contrat. Contacté par la rédaction pour des précisions sur l'évolution tarifaire de SPLA, Microsoft n'a pour l'heure pas répondu à nos questions.