Traditionnellement plus expansif, Microsoft a choisi la discrétion pour l’arrivée de Windows Server 2022. C’est en effet en plein mois d’août que la firme a annoncé la disponibilité de la version GA (General Avalaibility). Une ISO est accessible pour évaluation pendant 180 jours à cette adresse. Les administrateurs auront le choix en 3 déclinaisons de l’OS : Standard, DataCenter et DataCenter Azure Edition.

L’abandon des mises à jour semi-annuelles et le retour du LTSC

En dehors des innovations introduites par Microsoft, Windows Server 2022 marque la fin d’une pratique que l’éditeur expérimentait depuis quatre ans : la livraison de multiples mises à jour de Windows Server chaque année. Désormais, l’éditeur va revenir à des mises à jour tous les deux ans, un calendrier qu’il avait appliqué et maintenu pendant des décennies. Par rapport au régime de versions et de mises à jour accéléré de Windows, d'abord adopté pour l’OS grand public puis pour la déclinaison serveur, ce changement constitue l’un des plus grands reculs de la firme de Redmond. « À partir de Windows Server 2022, il n'y aura plus qu'un seul canal de diffusion disponible, le canal de maintenance à long terme ou Long-Term Servicing Channel (LTSC) », explique Microsoft dans sa documentation sur le calendrier de diffusion de Windows Server. « Á travers le canal LTS, une version majeure de Windows Server est publiée tous les 2 ou 3 ans. Les utilisateurs ont droit à 5 ans de support général et à 5 ans de support étendu ».

Dans le même document qui désigne le Long-Term Servicing Channel (LTSC) comme la seule version de Windows Server 2022, Microsoft a également laissé entendre - sans le dire clairement - que le canal d’entreprise semi-annuel ou Semi-Annual Channel (SAC), qui désigne le calendrier de livraison de deux mises à jour par an, est mort et enterré pour Windows Server. « Les versions SAC précédemment publiées pour Windows Server qui bénéficient encore d'un support, notamment les versions 1909, 2004 et 20H2, recevront ce support », a déclaré l’éditeur. Mais il n'y aura pas de futures versions SAC.

Sécurité et cloud au menu de Windows Server 2022

Si le support est un élément important, Windows Server 2022 apporte son lot de nouveautés et d’apports. Parmi ses fonctionnalités, un accent particulier a été mis sur la sécurité avec le programme Secured-Core intégrant le module TPM 2.0 (déjà évoqué pour migrer sur Windows 11), la protection des firmwares et la fonction VBS. Par ailleurs, Microsoft annonce la prise en charge de TLS 1.3, DNS over HTTPS, le chiffrement renforcé (jusqu'à AES-256-GCM et AES-256-CCM) pour SMB (vecteur d’attaque pour les exploits Eternal Blue de la NSA) et l’extension de la virtualisation imbriquée sur les puces AMD (cette fonction était auparavant disponible uniquement pour les CPU Intel). La virtualisation imbriquée permet de créer des machines virtuelles au sein d’une VM via Hyper-V.

Certains des apports les plus intéressants concernent l’édition Datacenter Azure Edition et la déclinaison Azure Stack HCI. Parmi les fonctionnalités exclusives, citons Hotpatch, qui permet aux administrateurs d'appliquer des correctifs sans redémarrage, et SMB over QUIC, pour un accès sécurisé aux fichiers partagés sur Internet. Pour l’ensemble des éditions, Microsoft pousse le navigateur Edge sous Chromium, déjà présent sur les versions grand public de Windows.

L’orientation vers Azure se voit clairement dans Admin Center qui gère plusieurs services : Azure Hybrid Center, Kubernetes Services, Backup, File Sync, Monitor et Security Center. Windows Server 2022 comprend aussi un outil de migration des anciens serveurs de fichiers (y compris NetApp) vers Azure. Sur la partie conteneur, Admin Center a été mis à jour pour faciliter la conteneurisation des applications .NET. Une fois l'application dans un conteneur, il est possible de l'héberger sur Azure Container Registry pour ensuite la déployer sur d'autres services Azure, comme AKS. Microsoft devrait donner plus de détails sur les évolutions de Windows Server 2022 lors d’un évènement organisé le 16 septembre prochain lors du Windows Server Summit.