Il y a quelques semaines, lors de la publication de la dernière build de Windows 10 S alias « Redstone 4 », il semblait que Microsoft avait dévoilé toutes les fonctionnalités à venir de la version finale. Mais l’éditeur profite encore de cette version pour faire de nouveaux ajouts. Déjà, on avait pu constater que, au fur et à mesure des versions, Microsoft réduisait discrètement le rôle des mots de passe, en faisant passer le contrôle de l’authentification par les codes PIN, les capteurs d'empreintes digitales et même la reconnaissance faciale. Mais il apparaît cette fois que leur suppression complète est l’un des objectifs majeurs de la mise à jour de Windows 10 S attendue fin mars ou au début avril (on pourrait l’appeler Spring Creators Update). À signaler également, dans cette build 17093 livrée mercredi, de nouveaux paramétrages graphiques pour les machines multi-GPU, des fonctions d’eye tracking améliorées, des connexions plus rapides via Bluetooth et plus de transparence dans les opérations de sécurité, entre autres choses. 

La fin des mots passe sous Windows 10 S

La mise à jour Fall Creators Update de Windows 10 livrée en octobre dernier comportait déjà dans ses fonctionnalités cachées un mécanisme, encore inopérant, pour supprimer les mots de passe et les remplacer par une application d'authentification. Mais cette fois, l’application est bien active. Pour tous, l’authentification par mots de passe représente le moyen le plus évident de démarrer Windows. Mais se souvenir d’un mot de passe est un peu pénible et il faut penser à le changer régulièrement. Dans Windows 10, Microsoft avait bien ajouté via Windows Hello des raccourcis pour simplifier l’opération, notamment un code PIN court ou un mode de connexion par reconnaissance faciale ou par empreinte digitale. Mais il fallait aussi un mot de passe pour les configurer.

 

L’app Authenticator génère un code unique toutes les minutes. (Crédit : Microsoft)

Désormais, Microsoft utilise l’app Authenticator pour Android et iOS pour générer chaque minute un code à 8 chiffres unique consultable sur le téléphone mobile de l’utilisateur. Ce code ne pourrait sans doute pas remplacer un mot de passe fort unique, mais, pour pirater un ordinateur, un attaquant aura besoin, en plus, d'avoir accès au téléphone (bien) sécurisé de l’utilisateur. Désormais, pour configurer Windows Hello ou un code PIN, il faudra entrer le code généré par l’app Authenticator. Même si cette version est encore une Insider Build - autrement dit, sujette à des évolutions - il semble que la modalité sera permanente. « Les changements apportés par cette version impliquent qu’un PC sous Windows 10 S ajoute automatiquement une expérience utilisateur sans mots de passe », a ainsi écrit Microsoft dans un blog. On ne sait pas, par contre, si l’éditeur a également prévu un contournement pour l’utilisateur qui n’a pas de smartphone.

Windows s'occupe des configurations multi-GPU

La plupart des PC, depuis le Surface Book 2 jusqu'aux puissantes machines de gaming, s’appuient sur les outils d’AMD ou Nvidia pour gérer l’usage du GPU en fonction des applications. En effet, pourquoi mettre à contribution la puce GTX 1080 Ti pour faire tourner Microsoft Edge alors que le CPU intégré peut très bien se débrouiller tout seul ? Avec la Build 17093, l’utilisateur peut entrer dans Paramètres>Système> Affichage, accéder aux Paramètres graphiques avancés, de parcourir toutes les applications et leur attribuer un mode GPU « économie d’énergie » ou un mode « haute performance ». Une option par défaut laisse à Windows la possibilité de faire ces choix à la place de l’utilisateur. Chaque application pourra ignorer le paramétrage par défaut de Windows, c’est-à-dire qu’un jeu pourra prendre la puissance dont il a besoin, si nécessaire. Mais Windows pourra aussi prendre le contrôle des outils GPU de Nvidia et AMD.

 

Windows déterminera par défaut le GPU le plus performant pour chaque application. (Crédit : Microsoft)

Un appairage Bluetooth presque automatique

L'appairage d'un périphérique Bluetooth se fait souvent en deux étapes : l’utilisateur déclenche un processus d'appairage sur le périphérique, puis il lance le processus sous Windows. Cette Insider Build simplifie la procédure : quand un nouveau périphérique Bluetooth se trouve à portée du PC, une notification apparaît dans le centre de notifications de Windows. Il suffit alors de cliquer sur l’alerte pour démarrer le processus d'appairage. La Surface Precision Mouse de Microsoft sera le premier périphérique pris en charge par ce système, mais Microsoft promet que d'autres appareils seront supportés prochainement.

 

Voici l’alerte qui apparaîtra à l’écran quand un périphérique Bluetooth est détecté à proximité du PC. (Crédit : Microsoft) 

Windows Defender devient Windows Security

Microsoft a remanié sa page Paramètres>Mise à jour & Sécurité, et l’a rebaptisé Windows Security à la place de Windows Defender. Il semble que la mention « Windows Defender Security Center » sera maintenue, mais Microsoft veut mieux informer l’utilisateur sur les actions de sécurité réalisées par Windows sur son PC. Ce processus proactif permet aussi à Microsoft de recommander à l’utilisateur certaines actions pour mieux sécuriser son PC. « La fonction Protection des comptes (Account Protection) incite les utilisateurs encore fidèles aux mots de passe à configurer Windows Hello Face, Fingerprint ou PIN pour se connecter plus rapidement. Elle les alertera aussi en cas d’interruption du verrouillage dynamique par code à 8 chiffres, si leur téléphone ou leur périphérique Bluetooth sont hors tension », explique Microsoft.

 

L’ancienne page Windows Defender rebaptisée Windows Security. (Crédit : Microsoft)