Microsoft regrouperait ses effectifs en charge de Windows pour les postes clients avec ceux afférés autour de sa tablette Surface. Les deux équipes ont été placées sous la houlette du directeur produit Panos Panay qui dirigeait la première. Selon l'édition américaine de ZDNet, le nouvel ensemble opèrera sous le nom de « Windows + Devices ». Joe Belfiore, qui chapotait de son côté l'équipe Surface, devrait rejoindre le pôle Office plus tard dans l'année.

« Cette approche va nous permettre de rationaliser notre processus de décision, d'être clairs sur nos priorités, et de fournir la meilleure expérience aux utilisateurs, que ce soit en termes de composants, d'OS, d'applications et de matériels connectés », aurait écrit Panos Panay dans une note interne.

Une approche qui réussit à Apple et Google

Le regroupement d'équipes que Microsoft s'apprête à mettre en oeuvre est déjà d'actualité chez Apple, où les équipes en charge des logiciels et des matériels travaillent ensemble de façon très rapprochée. Google a aussi fait aussi le même choix en créant des liens très forts entres les équipes en charge des Chromebooks et du Pixel d'une part, et les développeurs travaillant sur ChromeOS d'autre part. A l'évidence, cela fonctionne très bien pour Apple, ainsi que pour Google dont l'écosystème prospère.

Bien entendu, en évoluant au sein de la même société, les équipes Windows Client et les équipes Surface entretiennent déjà naturellement un certain niveau de collaboration. Leur regroupement ferait passer leurs interactions à un stade bien plus avancé. Traditionnellement, Microsoft faisait coïncider ses annonces autour de la Surface avec celles concernant les mises à jour correspondantes de Windows. Mais c'est en octobre 2018, que Panos Panays et Yusuf Mehdi, le vice-président de ce qui s'appelait alors la division Modern Life and Devices, ont ouvertement lié des produits tels que la Surface Pro 6 aux outils de collaboration de Microsoft ainsi qu'à Office et à Windows.

L'arrivée de la Surface avait suscité des craintes chez les fabricants de PC

En octobre 2012, lorsque Microsoft a lancé le premier modèle de la Surface, les fabricants de PC ont craint que l'éditeur ne leur fasse concurrence avec sa tablette. Ce dernier a calmé leurs appréhensions en positionnant la Surface et, plus tard, la Surface Studio comme des offres pionnières dans leur domaine dont la vocation était de créer des marchés dans lesquels les fabricants de PC pourraient s'engouffrer.

Pour autant, les efforts de « pionnier » de Microsoft n'ont pas toujours créé un mouvement d'ensemble sur le marché des terminaux personnels. Ni la Surface Pro (2017), la Surface 6 et la plus récente Surface Pro 7 n'ont vraiment rencontré de concurrence sur le marché des tablettes Windows. Les OEM ont préféré ne pas mettre l'emphase sur les tablettes pour mieux se concentrer sur des terminaux de type clamshell plus classique. D'ailleurs Microsoft se positionne aussi comme suiveur puisqu'il devrait emboîter le pas d'un Lenovo qui propose le notebook pliable ThinkPad X1 Fold avec le lancement de la Surface Neo prévu pour cet automne.

Le cloud a déjà éloigné Microsoft du monde du PC

A la question de savoir si la réorganisation de Microsoft constitue une menace pour l'industrie du PC, on peut assurément répondre que non. Mais cela va peut-être avoir un effet démoralisant sur les fabricants d'ordinateurs, certains devant penser que la réunion des équipes de Microsoft va rendre plus difficile pour tous de se faire concurrence. La récente emphase mise par Microsoft sur le cloud - et dans les faits, son éloignement du monde du PC - nourrie vraisemblablement ces préoccupations.

Ce sera à Microsoft de faire que sa réorganisation bénéficie à l'industrie du PC dans son ensemble, et pas à lui seul. Il faudra attendre de voir ce que l'éditeur dit à ce sujet lorsqu'il aura officiellement regroupé ses équipes Windows Client et Surface.