La jeune pousse française Recommerce Solutions incubée par l'Institut Télécom, accompagnée par la start up Tic Ethic, a mis au point le système MonExTel pour donner une deuxième vie aux mobiles (mise à jour). Il suffit à l'internaute d'enregistrer son mobile sur le site pour en connaître la valeur, pour faire bénéficier une association des fruits de cette vente et d'envoyer sans frais son téléphone vers un circuit de réutilisation qui emploie des personnes handicapées. Modèle économique durable, réduction de l'impact environnemental et accompagnement social, tous les ingrédients du green IT sont là. Et la démarche s'applique aussi bien aux entreprises qu'aux particuliers. L'internaute qui souhaite se débarrasser de son portable sans le jeter à la poubelle, ni le voir partir dans des circuits de recyclage qu'il ne maîtrise pas, commence par saisir les caractéristiques sur le site MonExTel. Un moteur de calcul établit alors la valeur de reprise de l'appareil. « Cette technologie de Real-Time Pricing, explique Benoît Varin, gérant de Tic Ethic et fondateur de MonExTel, analyse de manière automatique les transactions effectuées sur les différentes places de marché C2C comme eBay et B2B. Une approche sémantique permet d'identifier les spécificités de chaque vente et le prix d'un même modèle peut varier sensiblement en fonction d'une multitude de facteurs tels que l'état, la garantie, les accessoires fournis, le 'désimlockage' éventuel, etc. » « Favoriser le réemploi des téléphones et rendre facile le geste de renvoi du produit » Les téléphones sont vendus au prix ainsi déterminé à des boutiques d'occasion, à des associations d'insertion ou encore à des pays en développement en particulier en Afrique. Le produit de la vente est presque totalement reversé à l'association préalablement choisie par l'internaute parmi celles proposées par MonExTel. L'autre partie de la somme sert à rembourser les frais de fonctionnement et de logistique de la jeune pousse. Les associations inscrites (une dizaine actuellement) sont sélectionnées pour leurs actions environnementales, sociales, humanitaires, etc. Le propriétaire du mobile reçoit ensuite rapidement une enveloppe pré-affranchie (il peut aussi imprimer un bordereau d'affranchissement) dans laquelle il glisse le mobile sans autre frais avant de le renvoyer. Le matériel arrive alors dans un atelier de tri (recyclage ou réemploi) qui n'emploie que du personnel handicapé. Bien sur, conformément à la directive européenne sur les DEEE (déchets d'équipements électriques et électroniques), les distributeurs de produits électroniques ont l'obligation de reprendre, pour le compte des fabricants, les anciens mobiles lors d'un nouvel achat. Mais Benoît Varin rappelle que rien ne leur impose d'envoyer les produits vers un circuit de réutilisation. « Notre initiative vise justement à favoriser le réemploi de téléphones portables usagés, explique-t-il, mais aussi à rendre facile le geste de renvoi d'un produit. » Le principe (rachat de téléphone, envoi de dons aux associations, etc.) existe déjà par exemple sur le site « mobile-recyclage »mais il s'appuie généralement sur des points de collecte physiques, obligeant le propriétaire du téléphone à s'y rendre. « Au sein de Tic Ethic, nous développons cinq ou six autres projets dans les mêmes domaines de déchets électroniques, raconte Benoît Varin. Nous en étudions tous les enjeux juridiques, économiques, techniques, organisationnels et autres. » L'entreprise, créée en 2005, a développé une expertise du sujet qui lui vaut d'être consultée par l'Ademe, le Programme des Nations-Unies pour l'environnement (PNUE), et même de piloter pour l'Unesco un programme concernant le recyclage des PC.