NationBuilder est un outil bien pratique. Equipant les équipes de campagnes des candidats à l'élection présidentielle (François Fillon, Jean-Luc Mélenchon, Jacques Cheminade...), celles d'anciens candidats aux primaires de la droite (Nicolas Sarkozy, Alain Juppé...) ou encore des groupes politiques (PCF, Les Jeunes avec Macron...), ce CMS permet de gérer leurs bases de données de sympathisants et/ou de militants. Et aussi de réaliser auprès d'eux différents types d'actions marketing et de sensibilisation.

Parmi les fonctions présentes, l'une d'entre elles, Match, n'est désormais plus accessible aux clients français. Grâce à elle, il était possible via une simple adresse e-mail de récupérer des informations et données personnelles (photos, biographie, posts, localisation...) issues des comptes de réseaux sociaux liées à la personne en question, notamment Facebook, Twitter, ou encore LinkedIn.

Une fonction activée par défaut depuis 2013

« Après discussion entre les équipes de la CNIL et celles de NationBuilder, le NationBuilder match a été désactivé en France par défaut », a confirmé l'éditeur. Cette désactivation fait suite à des recommandations de la Commission Nationale de l'Informatique et Libertés publiées fin 2016. Parmi ces recommandations, la CNIL clarifie que les campagnes de communication doivent s’inscrire dans le respect de la loi du 6 janvier 1978. « La combinaison de données sur chacun des utilisateurs d’un service (comme un réseau social), en l’absence d’outil de contrôle suffisant à leur disposition et de possibilité de s’opposer au profilage [rendent] nécessaire le consentement des internautes [à ce type de croisement de données] », avait eu l'occasion d'expliquer la Commission.

La fonction Match est activée pour l'ensemble des clients de NationBuilder depuis février 2013. Dans le cadre des équipes de campagnes des candidats à l'élection présidentielle française, certaines ne s'en seraient pas servies, d'autres comme celle de Jean-Luc Menlenchon étant allées jusqu'à demander sa désactivation d'après notre confrère Le Monde.

NationBuilder recourt notamment à une technologie de wrangling (préparation de données brutes avant exploitation) de la start-up Trifacta que nous avions eu plusieurs fois l'occasion de rencontrer à San Francisco et tout récemment début mars.