Alors que la plupart des entreprises mettent en avant les avantages du SDN pour les déploiements de datacenters à grande échelle, certains, comme Netgear, voient les choses autrement. Selon Laurent Masia, chef de produits chez Netgear, l'idée est de rendre la gestion du réseau plus facile aux petites entreprises qui n'ont pas beaucoup d'expertise IT. « Nous pensons que la proposition de valeur du SDN va tourner autour de la simplicité, parce que pour les petites et moyennes entreprises, la référence ne sera pas l'Université de Stanford, mais l'école publique de Santa Cruz », a-t-il déclaré.

Contrairement aux gros acteurs de l'industrie qui attendent beaucoup d'avantages des réseaux SDN en matière d'efficacité, les PME vont rechercher la facilité d'utilisation. « Les groupes scolaires n'ont pas d'armée d'ingénieurs Cisco à leur disposition pour manipuler les produits un par un. Donc, la valeur du SDN sera vraiment, comme dirait VMware, d'arriver à virtualiser le réseau sans passer par une interface de commande en ligne, mais avec quelque chose de beaucoup plus simple », explique Laurent Masia.

Des futurs switchs agnostiques

Le chemin à parcourir est encore long, et le marché de la commutation a encore de nombreux défis plus urgents à relever. « Les futurs switchs seront probablement agnostiques », a-t-il avancé. « Avec le SDN, on dira : si j'ai un problème avec un équipement A, je choisirai l'équipement B ». Pour renforcer le support SDN dans un matériel réseau, il faudra aussi franchir des obstacles techniques de base - certes, les petits appareils domestiques ne sont probablement pas adaptés au SDN - « mais la complexité du SDN signifie qu'il faut un niveau minimum de capacités [puissance de calcul et mémoire notamment] », explique Laurent Masia. Cependant, un silicium particulier pourrait permettre d'atténuer certains problèmes. « Aujourd'hui, tout le monde utilise un silicium conçu pour autre chose que pour le SDN », ajoute-t-il.

Cependant, sur de nombreux sujets relatifs au SDN, Netgear attend de voir ce qui va se passer. Si la stratégie autour des PME a un peu progressé, le chef de produits affirme qu'il y a encore beaucoup d'incertitudes sur le marché. « Nous attendons de voir quel contrôleur, quel framework... vont s'imposer », a-t-il expliqué. « Personnellement, je crois que, compte tenu du nombre d'universitaires, de chercheurs et d'ingénieurs extrêmement intelligents qui travaillent sur OpenFlow... ce pourrait bien être celui-là ». Mais Laurent Masia ne pense pas qu'OpenFlow sera un facteur clef de différenciation, en tout cas, pas en ce qui concerne Netgear. « OpenFlow, c'est comme le protocole USB pour une souris », a-t-il déclaré. « Personne ne se préoccupe vraiment du protocole USB. Ce qui importe, c'est la souris ».