Après un début d’année assez calme, Amazon Web Services remet les gaz ce mois-ci avec une série de produits. En 2016, il a livré plus d'un millier de fonctionnalités (1 017 exactement) selon un rapport qu'il a publié le mois dernier. Il a notamment lancé les boutons connectés programmables AWS Dash Buttons pour le grand public. Ces petits boitiers permettent aux consommateurs de commander des produits chez un détaillant par simple pression sur un bouton. Désormais, avec AWS IoT Button Enterprise Program, les entreprises auront accès au même type de matériel, ainsi qu'à des outils pour développer des fonctions personnalisées et créer leurs propres boutons qu'elles devront acheter au moins par 10 000 (en une fois) pour y mettre leur propre logo.

Ces boutons sont configurés pour fonctionner avec les services AWS. Il sera donc facile de mettre en oeuvre une fonction lambda ou mettre un objet dans un compartiment S3. L'idée est de permettre aux entreprises de fournir à leurs clients une solution simple pour reproduire certaines actions, par exemple, commander une pizza ou appeler un service client. Les développeurs peuvent également acheter en petite quantité des boutons IoT génériques sur le site de vente d'Amazon pour créer des prototypes et tester leurs fonctions avant de passer à une phase de déploiement massif.

Les boutons sont configurés pour fonctionner avec les différents services d'AWS, dont S3.

SSD gratuits et optimisation des coûts pour WorkSpaces

Depuis le mois dernier, le service de bureau virtuel WorkSpaces est devenu plus attrayant avec l'arrivée de fonctions gratuites. Tous les nouveaux bureaux virtuels seront dotés par défaut d’un stockage SSD, sans frais supplémentaires. Les bureaux WorkSpaces existants peuvent être reconstruits pour profiter du stockage rapide. Cela signifie qu'AWS peut restaurer le disque virtuel à partir du dernier instantané automatique WorkSpaces disponible et restaurer le disque système virtuel. Cela signifie aussi que toute modification apportée au disque système sera effacée après la reconstruction. Les administrateurs doivent donc être prudents.

En outre, Amazon a lancé un optimiseur de coûts WorkSpaces Cost Optimizer qui applique automatiquement les tarifs les plus avantageux à chaque environnement de bureau virtuel. Le déploiement utilise un template CloudFormation et un certain nombre de services AWS pour identifier et basculer automatiquement l’espace WorkSpaces dans le système de facturation horaire ou mensuel le plus avantageux. Les administrateurs peuvent déployer l'optimiseur de coûts tel quel, ou bien décortiquer le modèle d’AWS pour voir comment il fonctionne et éventuellement le modifier pour l’adapter à leurs besoins. L’Optimizer n'est pas gratuit puisqu’il utilise les services d’AWS pour travailler.

Stocker des données hiérarchiques avec Cloud Directory

Autre nouveauté, le service géré Cloud Directory doit permettre aux entreprises de stocker des données fortement typées dans ses datacenters. Il doit remplacer les systèmes existants qui utilisent Active Directory Lightweight Directory Service ou un système basé sur LDAP. Cloud Directory est capable de gérer le stockage des arborescences multiples de données, par exemple un répertoire d'utilisateurs dans lequel il y a des informations de localisation, de projet et de chaîne d’approvisionnement. AWS s’appuie déjà sur Cloud Directory pour sa gestion des identités Cloud Cognito et pour Organisations qui permet de connecter plusieurs comptes Amazon Cloud. Le service est maintenant disponible dans les régions de la Virginie du Nord, de l’Ohio, l’Oregon, Sydney, l’Irlande et Singapour. Les utilisateurs paient en fonction de la quantité de données stockées, du nombre d'opérations de lecture et d'écriture dans un Cloud Directory.

Des migrations simplifiées de MySQL vers Aurora

AWS veut inciter les utilisateurs à migrer leurs charges de travail de bases de données relationnelles MySQL vers son moteur de base de données Aurora. Mais basculer les données d'une application critique mise à jour en permanence vers une nouvelle base de données n’est pas simple. C'est la raison pour laquelle le fournisseur de cloud a lancé une fonction qui crée la copie de lecture Aurora synchronisée en temps réel d'une base de données MySQL tournant dans le service RDS (Relational Database Service) d’AWS. Pour le configurer, les utilisateurs doivent sélectionner une base MySQL RDS dans la console AWS Management Console et cliquer sur le bouton « Créer une Réplique Aurora Read ». Ensuite, AWS duplique en arrière-plan jusqu'à 6 To de données de la base de données MySQL vers Aurora.

Les utilisateurs peuvent suivre la progression de la duplication dans la console AWS. Au moment où la duplication arrive à zéro, cela signifie que la réplique Aurora est complètement synchronisée avec la base de données MySQL correspondante. Il est alors possible de mettre en route la copie dans un cluster de base de données complet, puis de basculer une application vers la nouvelle source. En théorie au moins, la fonction devrait permettre de minimiser les temps d’interruption. Les dirigeants d’AWS ne manqueront pas de souligner qu’avec cette amélioration, le service cloud Aurora est en pleine croissance. En novembre dernier, lors de la conférence Re:Invent organisée à Las Vegas, Amazon avait déjà annoncé la possibilité d’utiliser, en bêta, Aurora avec des bases de données PostgreSQL.

Cette semaine, AWS a par ailleurs lancé Chime, son service de communications unifiées qui vient concurrence WebEx de Cisco et Skype de Microsoft. Parmi les autres annonces récemment faites par le fournisseur, on trouve aussi le NAS durci SnowBall (une valise de 25 kilos) permet d'embarquer 100 To d'informations pour assurer une migration physique des données.