Le constat est sans appel : « la stratégie initiale de Lisbonne n'a pas péché par manque d'analyse ni d'objectifs, mais, soyons francs, elle n'a pas fonctionné. » Jose Manuel Barroso, président de la Commission européenne, estime ainsi les projets détaillés à Lisbonne, il y a dix ans, pour renforcer la compétitivité de l'Europe face aux Etats-Unis, ont échoué. Sans dénigrer la capacité d'innovation de nombreux pays de l'Union, Jose Manuel Barroso constate un manque de dynamisme de l'Europe, soulignant même un retard alors que des entreprises asiatiques commencent à modifier la nature de la concurrence. Selon lui, l'Europe doit mieux orienter ses investissements en recherche et développement tout en prenant soin de forcer des travailleurs qualifiés pour utiliser, au mieux, ses capacités d'innovation. Le président de la Commission relève néanmoins plusieurs initiatives lancées pour remédier à la situation : le Research Fremawork Program, le Conseil Européen pour la Recherche et le Conseil pour la Recherche et la concurrence, visant à accompagner les PME dans leurs investissements et dans la gestion des contraintes réglementaires. Selon Jose Manuel Barroso, les deux tiers des entreprises européennes innovantes sont des grandes entreprises et le potentiel des PME est largement sous exploité. Et d'appeler de ses v?ux à des partenariats étroits entre universités, instituts publics de recherche et entreprises privées. Enfin, le président de la Commission a plaidé en faveur d'une recherche qui se préoccupe plus des applications commerciales de ses travaux. De quoi raviver le débat entre recherche appliquée et recherche fondamentale.