Retourner sur la Lune, tel est l'objectif que s'est fixé la Nasa. L'agence spatiale a fait le premier pas avec la mission Artemis I fin 2022. Un vaisseau spatial équipé d'une capsule Orion sans équipage a volé jusqu'à la Lune et est revenu sur Terre après environ quatre semaines.

En amont de la mission, des tests approfondis du logiciel de vol de la capsule spatiale Orion étaient prévus. Le groupe aérospatial Lockheed Martin, concepteur d'Orion, a dû simuler les performances des systèmes de vol dans des conditions complexes. Comme la nouvelle technique dite de "skip entry", lors de la rentrée de la capsule dans l'atmosphère terrestre. Elle ressemble au "tangage" d'un caillou plat à la surface de l'eau. Orion plonge ainsi plusieurs fois brièvement dans l'atmosphère, puis continue à sauter jusqu'à ce que la capsule atterrisse définitivement dans l'océan Pacifique.

Un Cloud privé pour déployer les VM

Pour ces simulations et d'autres, un environnement informatique sûr et efficace était nécessaire. Lockheed Martin a donc décidé d'héberger les structures de simulation et les tests dans un cloud privé. Ce dernier est basé sur la plateforme Openstack de Red Hat et sur le système d'exploitation Red Hat Enterprise Linux (RHEL).

L'Orion Integrated Test Lab de Lockheed Martin près de Denver, dans le Colorado. Le logiciel des systèmes de vol de la capsule Orion y a été testé à l'aide d'une batterie de simulations. (crédit : Lockheed Martin)

L'équipe de Lockheed Martin a créé un catalogue de services standardisés avec des images de machines virtuelles (VM) évolutives. Celles-ci pouvaient être mises à disposition et désactivées automatiquement en cas de besoin. De plus, les spécialistes pouvaient faire tourner en parallèle plusieurs versions du logiciel de vol.

Prêt pour Artemis II

L'un des avantages de cette approche est qu'elle permet d'utiliser plus efficacement les ressources informatiques. C'était important pour Artemis I, car de nombreux scénarios d'utilisation devaient être vérifiés pendant la phase de simulation de 28 jours.

Le logiciel de Red Hat devrait également être utilisé pour Artemis II. Lors de cette mission, prévue pour la fin 2025, une capsule Orion doit transporter quatre astronautes autour de la Lune. Un alunissage n'est toutefois prévu que plus tard, lors de la mission Atemis III (prévue un an plus tard à ce stade).

Rappelons qu'Openstack est un projet communautaire Open Source, né de l'association de la Nasa et de Rackspace en 2010. En 2012, une fondation a été créée pour porter le projet, structure qui a attiré quelques fournisseurs majeurs tels qu'IBM et Red Hat.