En direct de San Francisco - Pour beaucoup de start-ups IT françaises, le passage par San Francisco est une étape importante pour finaliser un concept, affiner un positionnement marketing, lancer un produit ou lever des fonds auprès d’investisseurs locaux. Nous vous avons déjà parlé d’OpenIO, la start-up spécialisée dans le stockage objet lancée avec le concours de Georges Lotigier et de sa holding Okto Group qui comprend déjà les sociétés Vade Retro et Scalair. Ce dernier s’est associé avec les six ingénieurs à l’origine du projet pour lancer cette jeune pousse installée à Hem dans le Nord-Pas de Calais mais avec un bureau à San Francisco dans un incubateur sur Sansome Street. Elle compte désormais 16 salariés dont 1 collaborateur en Californie, Adrien Gendre (responsable produit) et Laurent Denel, qui occupe le poste clef de CEO, devrait bientôt également s’installer à San Francisco.

L'équipe d'OpenIO à San Francisco avec Georges Lotigier (président et cofondateur d'OpenIO,, Laurent Denel (CEO et cofondateur), Adrien Gendre (responsable produit), et Marie Ponseel (COO et cofondatrice).

A l’origine d’Open, on trouve un projet développé chez Atos Worldline, nous a expliqué Laurent Denel. « La stratégie d’Atos Worldline a changé pour aller vers des solutions de banking, nous avons donc profité de l’occasion pour lancer un produit open source en 2012. Créée en juin 2015, OpenIO est donc un fork du projet initial ». Les développements sont toujours assurés en France à Hem près de Lille qui commence à devenir une petite Silicon Valley à la française avec la présence d’Euratechnologies qui a un partenariat avec l'Université de Stanford aux États-Unis, du pôle Ubiquitaire, d’OVH, de l’Inria, du CITC-EuraRFID ou encore de l’éditeur polonais Comach avec son datacenter... « Auparavant, nous avions du mal à retenir les jeunes ingénieurs qui partaient directement à Paris pour faire carrière, mais les choses sont en train de changer », nous a expliqué Georges Lotigier à SF. « La passion des produits guide aujourd’hui le développement de notre groupe ».

A partir de 5 cents le Go

Pour revenir à OpenIO, la solution développée en C pour la partie produit et en Python pour l’administration est proposée en mode on-premise ou cloud. « Nous avons commencé à travailler en C en 2006 car c’est le langage qui permet de bien comprendre ce qui se passe en production et c’est particulièrement intéressant en stockage ». Mais OpenIO n’est pas qu’une solution de stockage objet, Laurent Denel compte bien développer une plate-forme de services pour proposer par exemple du transcodage vidéo. La solution repose sur des nœuds – des serveurs x86 avec des disques durs ou des SSD – qui pourrait apporter leur puissance de calcul à d’autres traitements. Scality avait aussi un peu cette idée avec sa diversification ratée dans le big data. Si OpenIO peut travailler avec des serveurs x86, il est également possible de réutiliser des baies de stockage comme celle de NetApp dans les entreprises qui doivent gérer des infrastructures existantes. La start-up propose d’ailleurs des connecteurs NFS, Swift et S3 pour intégrer sa solution. Parmi les plates-formes de messagerie supportées, on peut citer Cyrus 3.0, Zimbra, MailObjet et Dovecat.

Pour le prix de la solution, le CEO nous a indiqué qu’il fallait compté 5 cents US par Go (annuel mais facturé mensuellement) avec deux types de support, standard et premium. La version open source est disponible mais sans les connecteurs et divers enrichissements fonctionnels. L’implantation en Californie est également perçue comme une opportunité pour entamée une première levée de fond au premier semestre 2015. Une stratégie qui a réussi à d’autres start-ups françaises avec un pied dans l’hexagone et l’autre en Californie.