« Essex, la cinquième version d'OpenStack, comprend 150 nouvelles fonctionnalités et améliorations, » a déclaré Jonathan Bryce, co-fondateur de Rackspace Cloud et président du conseil d'administration de l'OpenStack Project Policy. « Cinquante-cinq entreprises et 200 développeurs ont contribué au code d'Essex, » a-t-il ajouté. Pour améliorer la stabilité, les développeurs d'OpenStack ont consacré cette fois les six dernières semaines du planning de sortie à effectuer des tests. « Ils ont ainsi pu s'assurer que cette version était encore plus stable que la précédente, » a déclaré Jonathan Bryce. « Certains tests ont été réalisés sur des clouds à gros débit et ont servi en retour à modifier le projet afin de stabiliser le logiciel pour une utilisation à grande échelle, » a déclaré Michael Crandell, PDG de RightScale. La stabilité d'Essex pourrait convaincre les architectes de services Cloud importants - publics ou privés - à se tourner vers des implémentations commerciales du produit. « L'intérêt autour d'OpenStack est très grand, mais en terme de mises en oeuvre, la production n'a pas vraiment suivi, » a reconnu le PDG de RightScale.

Des pièces mieux intégrées les unes aux autres

Dans Essex, l'intégration entre les divers composants OpenStack a également été améliorée. « Pour ceux qui engagent des déploiements OpenStack complets, Essex leur permet de gérer beaucoup plus facilement ces configurations avec toutes les différentes pièces liées les unes aux autres, » a déclaré Joshua McKenty, CEO de Cloud Piston. La start-up propose aux entreprises une distribution OpenStack qu'elles peuvent utiliser pour construire des clouds privés. « Essex rend de nombreuses fonctions OpenStack plus extensibles et enfichables, » a encore déclaré Johathan Bryce. C'est ainsi que nous avons pu ajouter dans Essex le support pour les options de stockage en mode blocs de Nexenta, et les baies de SolidFire et de NetApp. En outre, Essex s'est enrichi d'un tableau de bord pour le provisioning à la demande, de façon à permettre de le relier facilement à des produits de monitoring et de services de tierces parties. « Le framewok des plug-ins est plus mature », a affirmé Joshua McKenty. Pour la première fois également, Essex inclut un système de gestion des identités qui permet aux utilisateurs de s'authentification une seule fois pour tous les projets OpenStack qu'ils font tourner, » a précisé Jonathan Bryce.

Swift, la fonctionnalité de stockage d'objets d'OpenStack, a également été mise à jour, notamment la possibilité de supprimer des objets en accord avec les politiques de conservation des documents, plus de nouvelles protections contre la corruption et la dégradation des données, et des améliorations dans la reprise après sinistre. « Quand on met tout ça ensemble, on se dit qu'on est en présence d'un OS Cloud complet que l'on peut utiliser pour gérer le traitement, le stockage et les fonctions réseau. On peut tout gérer à travers une interface Web et profiter de tous les composants intégrés, » a fait valoir Jonathan Bryce.

OpenStack contre CloudStack

La mise en oeuvre d'Essex par les utilisateurs d'OpenStack devrait varier. Cloud Piston pense l'utiliser vers la fin du troisième trimestre de cette année. « Nous sommes impatients de profiter des améliorations d'Essex et nous croyons en la stabilité de cette version. Mais nous procèderons à quelques mois de tests avant la mise en production...», a déclaré Joshua McKenty. La start-up, qui a des utilisateurs dans des régions comme l'Asie du Sud-Est, préfère prendre le maximum de précautions avant la mise en route, car si des problèmes venaient à surgir, le vendeur devrait dépêcher un ingénieur sur le terrain pour assister son client.

« Certains vendeurs, comme Rackspace, ont déjà travaillé avec toutes les « release candidate » de la nouvelle version d'Essex et pourrait être prêt à utiliser rapidement l'OS, peu après sa sortie, » a déclaré Michael Crandel. AT&T, Dell, Hewlett-Packard et Internap ont tous annoncé ou lancé des clouds publics tournant sous OpenStack. Des revendeurs comme Cloud Piston proposent aussi désormais aux entreprises des solutions pour construire leurs propres cloud sous OpenStack.

La sortie d'Essex OpenStack a été légèrement assombrie cette semaine par une annonce importante de Citrix. En effet, ce dernier a fait savoir qu'il avait décidé d'abandonner sa distribution OpenStack pour se consacrer entièrement à sa propre solution CloudStack. D'autant que celle-ci a été accueillie dans l'incubateur de projets de l'Apache Software Foundation. Les partisans d'OpenStack ont minimisé cette décision. De leur avis, OpenStack a une longueur d'avance et elle est susceptible d'attirer de nombreux développeurs pour contribuer au projet.