VirtualBox est l'un des nombreux projets qu'Oracle a récupérés suite au rachat de Sun Microsystems en janvier dernier. C est la première version majeure supervisée par l'éditeur de Reedwood. Techniquement connu sous le nom d'un hyperviseur de type 2, VirtualBox 4.0 permet aux utilisateurs de créer des instances virtualisées de systèmes d'exploitation tournant au-dessus de leur OS machine. Il existe des versions de VirtualBox disponibles pour Windows, Mac Intel, Linux et Solaris. Il est bien sûr possible de virtualiser ces systèmes d'exploitation, mais seule la version serveur de MacOS X est supportée.

Hormis l'interface graphique revue pour améliorer l'ergonomie, les principaux changements concernent le système de licences de VirtualBox. Auparavant, les utilisateurs pouvaient choisir entre l'édition Open Source (OSE), disponible sous forme de code source à compiler avant l'usage, et l'édition principale reposant sur la Personal Use and Evaluation License (PUEL) qui arrive dans une version désormais baptisée standard et prête à être installée. Seule la version principale avait toutes les fonctionnalités USB, au-delà du simple support de la souris. Elle intégrait également Remote Desktop Protocol (RDP) pour permettre l'accès à distance à des machines virtuelles.

Une présentation plus simple

Avec la version 4.0, l'OSE a disparu. Au lieu de cela, la version de base VirtualBox est désormais disponible en code source et avec les formats d'installation standard. Le support de l' USB 2.0 et du RDP a été transféré vers un «pack d'extensions », publié sous license PUEL. La gestion complète de l'interface USB 1.1 est désormais une caractéristique de la version de base. Et tout, sauf le pack d'extensions, est Open Source et distribué sous licence GPLv2.

Cela ne signifie pas grand-chose pour l'utilisateur final, qui ne remarquera aucune différence, puisque la version de base et le pack d'extensions demeurent gratuits et librement disponibles, mais il devra bien veiller à télécharger et installer le pack d'extensions en plus du programme principal, si ses machines virtuelles existantes exploitent des périphériques reposant sur des pilotes USB 2.0.
La migration des fonctions USB 2.0 et RDP dans un pack d'extensions est stratégique pour Oracle qui désirent attirer des développeurs tiers pour vendre des add-on sur une plate-forme en ligne dédiée. Comme une certaine société à la pomme, l'éditeur pourra prélever une taxe sur les fonctionnalités supplémentaires proposées par les développeurs pour VirtualBox 4.0. Alors que Sun se contentait de fournir VirtualBox à tous ceux qui le désiraient, Oracle modifie substantiellement le modèle économique de cet hyperviseur en fournissant un SDK pour les développeurs qui pourront ensuite vendre le fruit de leur travail.


Les autres fonctionnalités majeures de la version 4 comprennent une interface utilisateur entièrement repensée, le support d'une plus grande quantité de mémoire vive sur les VM 32 bits  (jusqu'à 2 Go dans les systèmes d'exploitation invités), et une meilleure gestion des dernières caractéristiques matérielles au sein des machines virtuelles. Notamment le chipset Intel ICH9, qui apporte le support du PCI Express et le circuit Intel audio HD



Même si Oracle n'a pas été réactif sur l'héritage Open Source que Sun lui a laissé, avec VirtualBox, il semble avoir pris la bonne voie à suivre. Rien n'a changé pratiquement pour les utilisateurs et, dans une perspective Open Source, VirtualBox est mieux armé avec la licence proposée par Oracle. VirtualBox reste un choix intéressant pour tous ceux qui ont besoin soit d'un hyperviseur puissant et entièrement gratuit, ou qui désirent simplement tester la virtualisation pour voir ce qu'ils peuvent en faire.

VirtualBox 4.0 est disponible en téléchargement sur le site d'Oracle. (http://www.virtualbox.org/wiki/Downloads)