L'échéance de vendredi soir dernier aurait pu marquer la fin d'un feuilleton qui dure depuis maintenant plus de 17 mois. Il n'en est rien. Le conseil d'administration de PeopleSoft vient de rejeter l'offre d'achat d'Oracle à 24 $ par action. Dans un courrier à Larry Ellison et Jeffrey Henley, respectivement PDG et président du conseil d'administration d'Oracle, les membres du conseil d'administration de PeopleSoft ont réitéré leur refus : « Nous serions ouverts à la discussion d'une offre d'Oracle à un prix raisonnable, mais 24 $ n'est pas ce prix. »



Samedi, Oracle a assuré avoir obtenu plus de 60 % des actions de PeopleSoft. Suffisamment pour l'encourager à poursuivre son action : en présentant sa « dernière et meilleure » offre au début du mois de novembre, Larry Ellison avait fixé l'obtention de plus de 50 % des actions de sa proie comme condition à la poursuite de son OPA. Les obstacles réglementaires à cette opération sont tombés un à un ces derniers mois. Seuls subsistent les mesures de prévention fixées par PeopleSoft : la menace d'émettre des actions supplémentaires et une garantie d'indemnisation de ses utilisateurs en cas de rachat.



Les deux protagonistes doivent rencontrer le juge Leo Strine de la cour du Delaware ce mercredi pour régler ce dernier point. Oracle espère que le juge tranchera en sa faveur mais peut désormais compter sur une autre stratégie, en cas d'échec : l'éditeur peut envisager de renverser le conseil d'administration de PeopleSoft lors de l'assemblée générale des actionnaires l'an prochain. De quoi prolonger le suspense.