Après avoir dit non aux 10 milliards d'euros de SFR en juin 2015 pour être racheté, Bouygues Telecom serait prêt à dire oui aux 10 milliards d'Orange. C'est en tout cas ce qu'indique Le Journal Du Dimanche (JDD) en ayant appris auprès de plusieurs sources que ces deux opérateurs seraient entrés en négociation en vue d'un rapprochement le 23 décembre. Selon le quotidien, le rachat de Bouygues Telecom par Orange s'effectuerait via le versement de 2 milliards d'euros en numéraire et le reste par actions pour un montant de 8 milliards. Une opération qui permettrait à l'actuel 3ème opérateur télécoms français de détenir 15% du capital de l'opérateur historique, juste derrière l'Etat. « Martin Bouygues souhaite deux sièges d'administrateurs chez Orange dont un qu'il occuperait », précise par ailleurs le quotidien.

Alors qu'Orange et Bouygues Telecom semblent faire tout le nécessaire pour que ce rapprochement puisse devenir réalité, il n'en reste pas moins que les deux opérateurs devront surmonter une barrière de taille : à savoir obtenir l'aval de l'autorité de la concurrence. Ce qui, en l'état, est loin d'être acquis. Car ce nouvel ensemble - dépassant la barre des 50% de part de marché - pourrait bien constituer aux yeux de l'autorité une entrave à la concurrence. Et finalement, le retour à un triumvirat (Orange-Bouygues Telecom, SFR-Numericable et Free) faisant étrangement penser à un plus ancien (Orange, SFR et Bouygues Telecom), énergiquement combattu par le président de l'époque Nicolas Sarkozy, qui avait d'ailleurs fait des pieds et des mains pour l'entrée dans l'arène de Free, afin d'injecter de la concurrence dans ce secteur et « rendre du pouvoir d'achat aux Français. »

Une part du réseau de Bouygues Telecom cédée pour faire passer la pilule ?

La pilule du rachat de Bouygues Telecom par Orange pourrait toutefois passer dans le cas où la filiale de la société de Martin Bouygues réussirait à céder une partie de son réseau à Free ou bien à SFR-Numericable. Ce qui tombe bien puisque ce dernier serait justement « intéressé par des contrats de clients low cost de B&You », fait savoir le JDD. Du côté de Free, les discussions avec Bouygues Telecom en vue d'un rachat d'une partie de son réseau n'auraient quant à elles pas été engagées.