Après 15 ans d'existence, l'éditeur américain en solutions big data et d'intelligence économique Palantir - qui a notamment comme client la CIA - se porte bien. Très bien même puisque la société enchaîne depuis sa création les levées de fonds (22 pour près de 2 milliards de dollars collectés), multiplie les rachats (Voicegem, Poptip, Propeller, FT Technologies...) et est valorisé plus de 40 milliards de dollars. Une introduction en bourse serait d'ailleurs programmée dans les prochains mois ou début 2020.

L'éditeur, qui a ouvert il y quelques mois sa filiale française et propulsé à cette direction l'ancien directeur exécutif d'Airbus, Fabrice Brégier, multiplie les contrats. Dernier en date : celui passé avec l'armée américaine, d'un montant de 800 millions de dollars, pour remplacer son vieillissant système Distributed Common Ground System-Army (DCGS-A). Ce dernier est particulièrement stratégique pour l'US Army car il prend en charge la fonction de renseignement de guerre pour aider le commandement à visualiser et à comprendre les menaces et d’autres aspects clés de l’environnement opérationnel de combat.

Raytheon coiffé au poteau

Palantir n'était pas seul dans la course mais a remporté l'appel d'offres de l'armée américaine contre Raytheon qui avait fait parler d'elle en 2015 en rachetant WebSense 1,9 milliard de dollars. Le fait qu'il soit déjà prestataire de l'US Army avec ses systèmes de défense n'a apparemment pas été un argument suffisant pour l'emporter. Le précédent plus gros contrat de Palantir avait été signé en 2016 avec le commandement des opérations spéciales américianes (US Special Operations Command) pour un montant de près de 217 millions de dollars.