« La technologie est au cœur de la réussite d’un évènement comme les Jeux Olympiques et Paralympiques. Elle est à la base de notre pyramide », explique Tony Estanguet, président de Paris 2024 lors de l’inauguration du TOC (Technology Operation Center) en collaboration avec Atos. « Il s’agit d’un centre de commandement stratégique », assure le dirigeant. Le lieu situé dans la banlieue Nord de Paris comprend un plateau de 610 m² avec 104 postes, pouvant accueillir 300 personnes en 24/7 dont les équipes d’Atos, mais aussi des partenaires (télécom, réseau,…).

Une préparation en amont

Mais la mise en place de cette structure ne s’est pas faite en un jour et a été préparée bien en amont de l’évènement, comme l’indique Christophe Thivet, directeur de l’intégration technologique de Paris 2024 chez Atos. « L’aventure a démarré il y a 5 ans par des discussions, en 2020, il y a eu la mise en place d’un schéma directeur, puis l’expression des besoins en 2021 sur la partie infrastructure, laboratoire de test. Aujourd’hui, nous sommes dans une phase de test en lançant officiellement le TOC, centre névralgique garantissant les implémentations de l’IT en temps et en heure », observe-t-il. A noter que le TOC comprend des sites de back office à Barcelone et à Madrid.

Le TOC comprend une centaine de postes pouvant accueillir jusqu'à 300 personnes en rotation 24/7. (Crédit Photo : Atos)

Bruno Marie Rose, CTO de Paris 2024, revient sur les enjeux IT des JO 2024, « le point le plus important est d’obtenir, générer et diffuser les résultats. De là découle plusieurs technologies et d’applications ». Il égrène plusieurs chiffres : 384 000 km de fibre optique, 7 000 points d’accès WiFi, 10 000 postes de travail, 6 000 écrans, plus de 100 serveurs et plus de 200 applications. Sur ce dernier point, il existe deux sujets applicatifs importants connus sous les acronymes OMS (Olympic Management System) et ODS (Olympic Diffusion System) Le premier gère plusieurs éléments propres à l’organisation comme le portail des volontaires et les accréditations et le second comprend notamment le flux des données (résultats/scores) et le CIS (Commentator Information System) à destination des médias sur site et en dehors. 

Des tests de technologies et d’innovation

Pour tester l’ensemble des différentes technologies et innovations, Paris 2024 et ses partenaires ont réalisé des tests in situ cet été lors d’évènements sportifs. «  Plus de 30 opérations de tests ont été réalisées comme par exemple de la 5G privée à Marseille pour les épreuves nautiques pour connaître leur localisation. Au pont Alexandre III à Paris, nous avons éprouvé la gestion des badges. Sur le triathlon, il y a eu un test de déploiement du système de push to talk pour remplacer la technologie talkie-walkie », détaille Bruno Marie Rose. Il ajoute, « nous testons aussi sur la visualisation 3D des sites, les systèmes d’accès et la billetterie ou des changements d’épreuves sur un site par exemple gymnastique et basket à Paris Bercy ». Sur la partie recrutement des volontaires, Paris 2024 a travaillé sur l’intelligence artificielle pour faire matcher les offres, même si « la décision finale reste à un humain », précise l’organisation sans citer le partenaire de cette expérimentation. L’ensemble de ces tests a pour objectif « d’emmagasiner de la confiance et de rôder les process entre les directions », assure le CTO. « Un effort particulier a été mené sur la résilience des systèmes », complète Christophe Thivet.

Dans cette phase de préparation, il faut aussi prendre en considération certaines particularités des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 à Paris. Par exemple, les épreuves de surf vont se dérouler à Tahiti, « c’est la première fois qu’une épreuve va se dérouler aussi loin de la ville hôte, plus de 15 000 km avec 12 heures de décalage horaire », souligne Damien Chauvet, responsable intégration chez Atos. Un problème à prendre en compte, « habituellement, quand les épreuves s’arrêtent, la nuit est réservée à la maintenance en arrêtant les services. Là, nous allons tourner en 24/24 pendant 3 à 4 jours », reconnait-il. Autre lieu qui réclame une attention particulière, la place de la Concorde à Paris, constate Shibu George, responsable de la planification et des opérations sur site chez Atos, « l’équipement de la place va être très tardive car il s’agit d’une axe de circulation important à Paris. Par ailleurs, il s’agit d’un site en extérieur avec des incertitudes climatiques pluies, haute température ». Sans l’évoquer directement, le site est une zone particulièrement sensible en terme de connectivité avec des ambassades, l’Assemblée nationale et l’Elysée à proximité.