Pour l'instant, Microsoft n'a pas prévu de développer une version ARM de son prochain système d'exploitation serveur. Interrogé sur cette éventualité, Bill Laing (en photo), vice-président pour la division serveur et cloud de Microsoft, a livré une réponse sans équivoque : « A court terme, la réponse est non ». Cette semaine, sur la conférence Build, qui se tient à Anaheim, en Californie, le responsable de l'offre serveur a présenté certaines fonctionnalités du prochain Windows Server 8. On y trouve notamment une version révisée de l'interpréteur de commandes PowerShell qui permettra aux administrateurs de contrôler de multiples machines, ainsi qu'une nouvelle console d'administration. Cette dernière rassemble, en une seule vue, les ressources de serveurs installées en interne et celles disponibles dans le cloud. Pour autant, pas d'édition de Windows Server pour ARM en vue.

Ces processeurs à faible consommation d'énergie ont suscité un regain d'intérêt au cours des dernières années, à mesure que les constructeurs se sont mis à les utiliser pour leurs terminaux mobiles. Quelques observateurs de l'industrie ont avancé que ces puces pouvaient tout aussi bien fonctionner dans des environnements de datacenters afin de réaliser des économies d'énergie. Le concepteur de puces britannique étudie la possibilité de processeurs ARM pour serveurs. Mais si ceux-ci étaient produits, ils auraient toujours besoin d'OS basés sur Windows Server pour être exploités. L'un des problèmes les plus évidents pour porter Windows Server vers ARM est que l'OS est écrit pour les processeurs 64 bits, tandis que l'actuelle architecture ARM est limitée aux traitements 32 bits, a rappelé Bill Laing. Or le support 32 bits de Windows Server a été arrêté avec la Release 2 de Windows Server 2008.

En dehors de cela, l'une des raisons pour ne pas porter le système d'exploitation est qu'il y aurait peu de bénéfices à exploiter Windows Server sur ARM, a poursuivi Bill Laing. Les machines basées sur ces puces auraient peu d'impact sur l'usage énergétique. « Sur un serveur, le processeur ne représente qu'une partie de la consommation d'énergie, explique-t-il. La carte mère, la mémoire, les contrôleurs réseau et d'autres composants consomment également. « Même si vous réduisez considérablement les exigences côté processeur, il reste d'autres besoins en énergie à satisfaire par ailleurs ».

Automatiser les routines à travers plusieurs machines
Pour autant, Bill Laing n'a pas dit que Microsoft ne s'intéresserait jamais à une version ARM de Windows Server. Il a simplement indiqué qu'il n'était pas prévu de le faire pour l'instant. Voilà trois ans que l'éditeur développe « Windows Server 8 », a indiqué Bill Laing. Il y a de nombreux objectifs avec cette version, tels que la compatibilité avec le cloud et l'automatisation de routines à travers plusieurs machines. « Désormais, un serveur ne tourne plus sur une seule machine », souligne le vice-président. Il explique par ailleurs qu'il n'a pas demandé aux ingénieurs de développer des technologies spécifiques, mais plutôt de résoudre des problèmes susceptibles de couvrir un ensemble de technologies, comme de transférer des machines virtuelles de serveur en serveur sans aucune interruption. « Nous attachons toutes les pièces ensemble, afin d'obtenir une version plus cohérente », explique Bill Laing.

La nouvelle version bénéficie aussi du travail réalisé par Microsoft dans la mise au point de ses services sur le cloud Azure, a-t-il encore ajouté. De nombreuses technologies développées pour le serveur ont été testées dans le cloud. A l'inverse, des technologies conçues pour Azure ont été ensuite portées vers le serveur. « Historiquement, il y avait une séparation entre les gens qui développaient des applications et ceux qui évoluaient dans le datacenter, rappelle-t-il. Nous avons cherché à maintenir un feedback étroit entre les deux équipes, afin de partager la technologie ».

Illustration : Bill Laing, vice-président pour la division serveur et cloud de Microsoft (crédit : Microsoft)