Les soupçons autour de l'origine des attaques ayant ciblé le réseau informatique de Sony Pictures Entertainement fin décembre sont en passe d'être levés. La Corée du Nord, dont l'implication à l'encontre de Sony flottait ces dernières semaines, est en effet encore dans le viseur du FBI. Et plus précisément de son directeur, James Comey, qui a indiqué dans une conférence que des hackers à l'origine de l'attaque ont commis des négligences pour masquer leurs adresses IP, montrant aux enquêteurs que les e-mails qu'ils ont envoyé aux employés de Sony venaient de connexions Internet utilisées seulement par la Corée du Nord.

L'attaque contre Sony avait des liens clairs avec les malwares développés en Corée du Nord, a par ailleurs fait savoir James Comey. « Je suis très confiant d'attribuer ces faits à la Corée du Nord, de même que la communauté du renseignement dans son ensemble », a encore indiqué le directeur du FBI. Ce dernier a toutefois refusé de fournir davantage de détails sur la façon dont le FBI est parvenu à ces conclusions, afin de protéger leurs méthodes et leurs sources.

Déjà dans le viseur du FBI depuis la mi-décembre

Mi-décembre, le FBI accusait déjà la Corée du Nord d'être à l'origine du piratage de Sony, mais certains chercheurs avaient alors remis en cause cette affirmation, doutant de la capacité de ce pays à mettre en place une attaque de cette envergure. « La Corée du Nord n'a jamais démontré auparavant des capacités de piratage avancées », avait indiqué la semaine dernière Scott Borg, directeur et économiste en chef de l'US Cyber Consequences Unit. « Plus important encore, elle n'a guère les moyens d'acquérir de telles capacités et n'a pas de secteur d'activité en haute technologie ou de communauté locale de pirate à partir de laquelle elle peut recruter des talents ».

Pourtant, en début de mois, la Maison Blanche avait annoncé de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord, après que Barack Obama ait donné son avis sur cette affaire. Quant au gouvernement de la Corée du Nord, il a toujours nié toute implication dans l'attaque mais a salué les pirates pour avoir tenté d'empêcher la sortie de « The Interview », le film sur un complot visant à tuer le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un qui a de toute évidence mis le feu aux poudres.