Atos Origin s'apprête à vivre des moments difficiles. L'une des plus grosses SSII de l'Hexagone fait en effet l'objet d'une enquête pour corruption et abus de biens sociaux, rapporte le quotidien économique La Tribune. La brigade financière aurait été mandatée pour enquêter sur une plainte déposée au parquet de Nanterre par l'association de défense des actionnaires Les Arvernes. Dans le texte de la plainte, que LeMondeInformatique.fr s'est procuré, l'association évoque un article de La Tribune, datant d'avril 2008, citant Philippe Germond, l'ex-PDG d'Atos Origin : « Le 2 octobre [2007], Pardus a proposé aux membres du directoire 1 euro par action, soit 70 millions d'euros, s'ils acceptaient de démanteler Atos Origin... » L'avocat de l'association estime que « si monsieur Philippe Germond dit la vérité, ces faits sont constitutifs de corruption privée tels que prévus à l'article 445-1 du Code Pénal (cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende) ». Pour Atos Origin, il s'agit de faits anciens L'association met également en cause le montant des indemnités de départ versées à Philippe Germond, d' « environ 300 000 euros par mois de présence ». Pour les Arvernes, « un tel montant pour une présence à ce point limitée dans une société est source de scandale tant dans la presse qu'au sein de la société. Il s'agit en tout état de cause d'une rémunération excessive et, comme telle, susceptible de constituer un abus de biens sociaux ». Dans les deux cas, l'association a porté plainte contre X. Et c'est Philippe Courroye, ex-juge d'instruction au pôle financier, indique La Tribune, qui a décidé de donner suite. Du côté de la SSII, on explique qu'il s'agit du passé, et que cela n'a rien à voir avec sa situation actuelle. « Dans cette affaire, se justifie le service communication d'Atos Origin, les faits supposés remontent au mois d'avril 2008. De plus cette enquête fait référence à des événements antérieurs à l'actuelle direction générale d'Atos, assurée depuis par Thierry Breton. » Des mois de querelles avec les fonds d'investissement Rappelons que le conseil de surveillance avait décidé de nommer en novembre dernier l'ancien ministre de l'Economie Thierry Breton à la tête du directoire, en remplacement de Philippe Germond. Ce départ soudain avait suscité l'étonnement des analystes, bien plus que l'arrivée de Thierry Breton. Après des mois de querelle avec les deux fonds d'investissement Pardus et Centaurus, Philippe Germond était parvenu à trouver un modus vivendi, et un plan de transformation avait même été voté en octobre dernier pour aider la SSII à se repositionner. « La hache de guerre semblait être enterrée, peut-être que d'autres haches dont on ignorait l'existence ont refait surface », avançait alors Elisabeth de Maulde, analyste chez PAC interrogée sur l'éviction de Philippe Germond.