Même s’il reste du chemin à faire, les pratiques des entreprises françaises pour renforcer la mixité dans les métiers numériques s’améliorent. C’est ce que montre la 4e  édition du baromètre SheLeadsTech réalisé par Isaca France et Femmes@Numérique. L’une des tendances mise en avant cette année concerne l’amélioration des évolutions de carrières des femmes de l’IT. Ainsi, en 2025, 8 entreprises sur 10 ont mis en place une politique pour privilégier les promotions internes féminines tandis que 77 % ont déployé des parcours d’évolution professionnelle dédiés. Pour mesurer l’impact réel de ces actions plusieurs leviers sont activés, comme des programmes de mentorat et de formation, des mises en avant de réussites féminines dans les technologies, ou une adaptation des critères d’évaluation pour une progression de carrière équitable. En parallèle, des plans de succession intégrant des objectifs de parité visent à favoriser l’accès des femmes aux postes stratégiques.

Le suivi des écarts de rémunération entre les genres fait également partie de la politique RH des entreprises en vue de corriger d’éventuelles inégalités. Plus de la moitié des entreprises interrogées (60 %) tenteraient de remédier aux écarts de salaire et mettent en place des actions spécifiques pour favoriser l’équité femmes/hommes. Autre domaine en progression : les conditions de travail. 75 % des répondants s’efforcent de favoriser un meilleur équilibre vie privée /vie professionnelle des femmes du numérique. Pour cela, leurs actions portent notamment sur des aménagements d’horaires, le recours au télétravail, ou la réduction des réunions en fin d’après-midi. Par ailleurs, 77 % des employeurs utilisent des indicateurs de performance pour mesurer précisément l’impact de leurs efforts de rétention sur leurs talents IT féminins.

Niveau de satisfaction du développement de carrière chez les femmes et les hommes de l'I. (Source: Isaca/Femmes@Numérique)

Lutter contre le sexisme et rétablir la parité

La lutte contre les agissements sexistes ressort également dans ce baromètre. Pour preuve 74% des professionnels revendiquent la mise en place d’actions de sensibilisation contre le sexisme. De leur côté, 65 % ont créé des de lieux de ressources, permettant aux femmes de s’informer sur leurs droits, de se retrouver pour échanger, voire de signaler d’éventuels actes malveillants. Malgré ces avancées, une majorité d'entreprises (87%) estiment que les femmes sont sous représentées dans l’IT. En matière de mixité, les secteurs de la cybersécurité, de l’IA et de la data sont ceux qui souffrent des plus grands écarts. Cette sous-représentation des talents féminins est susceptible de générer des biais dans les algorithmes et ainsi d'exacerber encore les disparités, fait remarquer le rapport.  

Conscients de ces enjeux, 70 % des employeurs prennent des mesures spécifiques pour recruter davantage de femmes dans ces professions. Parmi elles, des campagnes de communication en amont sur les avantages et l’accessibilité de ces métiers visent à susciter les vocations. De même, l’affichage clair des objectifs à moyen terme pour rétablir la parité dans ces professions masculines fait également partie des moyens pour accroître les taux de féminisation. Enfin, c’est souvent bien avant l’entreprise que se joue la mixité. Ce n’est donc pas un hasard si parmi les bonnes pratiques identifiées les actions auprès des écoles figurent également en bonne position. 70 % des entreprises ont mené cette année des initiatives dans ce domaine, avec des présences dans les salons étudiants, et des déplacements sein des écoles.