Une étude réalisée par IDC auprès de 150 établissements de soin français indique que plus de la moitié ont augmenté leurs dépenses IT en 2021. Si la loi de modernisation du système de santé et le programme Hôpital numérique avaient déjà conduit beaucoup d'établissements à engager leur transformation numérique, les difficultés rencontrées durant la crise sanitaire poussent le secteur à accélérer cette dernière.

Si la proportion d'établissements publics prévoyant une hausse de leurs investissements informatiques a diminué entre 2020 et 2021, elle concerne toujours 50% d'entre eux (contre 56% en 2020). Dans le secteur privé en revanche, cette proportion progresse, passant de 50% en 2020 à 60% en 2021. Par ailleurs, les établissements privés, qui au début de la crise sanitaire ont moins investi sur les nouveaux projets que le secteur public, devraient rattraper ce retard en 2021, 64% d'entre eux augmentant leurs dépenses sur les nouveaux projets (contre 38% en 2020). Selon IDC, le total des dépenses sur les deux secteurs devrait atteindre les 2,5 milliards d'euros en fin d'année.

Faciliter le parcours des patients

La crise sanitaire, émaillée de nombreuses cyberattaques touchant les hôpitaux, a incité les établissements à augmenter leurs dépenses en cybersécurité. Ainsi, parmi ceux où la pandémie a influencé les budgets IT, 59% ont cité ce domaine, loin devant la télémédecine, citée par 30%, et les environnements de travail du personnel, cités par 21%. Cette orientation des investissements vers la sécurité devrait se poursuivre sur les deux ans qui viennent, 64% des répondants prévoyant d'investir dans la sécurité. Le dossier patient informatisé (DPI) fait également partie des investissements prioritaires, cité par 61% du panel. C'est d'ailleurs le premier poste de dépenses prévu dans 53% des établissements publics et 38% des établissements privés. Les orientations suivantes se répartissent en plusieurs domaines, avec une place importante donnée à l'expérience des patients : portails patients (34%), projets sur le parcours administratif du patient et la facturation (31%) ou encore services de télémédecine (27%). Par ailleurs, 15% des établissements de soins vont investir pour moderniser l'environnement de travail informatique de leur personnel administratif et de santé.

En termes de technologies, la mobilité arrive en tête, avec près de huit établissements sur dix (77%) qui prévoient d'utiliser des technologies mobiles dans les deux ans qui viennent et un bon tiers (34%) qui a déjà franchi le pas. L'Internet des objets suscite l'intérêt de 57% des sondés, qui envisagent notamment des applications métiers autour de la télésurveillance des patients, de la téléconsultation et des télé-examens. 46% mentionnent l'intelligence artificielle (déjà utilisée en radiologie et sur l'analyse de l'imagerie médicale) et 40% le big data. Sur un volet plus IT, le cloud privé, cité par 57% du panel, devance nettement le cloud public (38%), tandis que 35% des sondés évoquent les microservices. L'enjeu dans le domaine des opérations IT et des infrastructures concerne avant tout la mutualisation des services, portée notamment à l'échelle des GHT.