L'affluence constatée sur le salon de l'emploi IT Lesjeudis.com,  qui a ouvert ses portes aujourd'hui, pour une journée au CNIT de Paris La Défense, confirme  que ce type de rendez-vous attire toujours les visiteurs. Pour preuve, les files d'attentes devant des grands groupes du conseil IT  comme Alten ou Altran ou des SSII comme Aubay, Avanade, Avisto, Groupe Hélice, MC2i Group, Neurones ou encore Steria. Mais, même si le secteur IT est moins impacté que les autres par la crise, il ne semble pas épargné pour autant. En effet, les exposants étaient moins nombreux qu'à l'accoutumée sur le salon   « Nous n'avons réuni qu'une quarantaine d'entreprises, un volume inférieur aux précédentes éditions », note Guillaume Faux, organisateur de l'évènement. « De plus, les recrutements annoncés sont moindres ». Il est vrai qu'en 2011, le salon Lesjeudis.com avait accueilli 80 entreprises. Alors que cette année, certaines grandes SSII, comme Atos, Cognitis, Devoteam, Euriware, GFI Informatique, ou encore SII n'ont pas répondu à l'appel. Et ce ne sont plus 20 000 postes IT à pourvoir comme c'était le cas il y a deux ans, mais environ 1 000.  

En tout état de cause, les candidats attendaient patiemment leur tour devant les stands des sociétés de services  pour espérer décrocher un stage ou un premier CDI. « Nous avons vu une forte proportion de jeunes diplômés, des profils de niveau Bac +2 à Bac+5, en recherche d'un premier emploi ou d'un contrat en alternance », a indiqué l'une des responsables du recrutement chez Telindus. « C'est habituel car le mois de septembre correspond à la fin de la scolarité », a-t-elle ajouté. Même son de cloche chez Groupe Open. « Depuis l'ouverture du salon, nous avons reçu une centaine de candidats, principalement des juniors et des informaticiens en fin de période d'essai», a noté l'une des responsables des ressources humaines du groupe. « Nous peinons à trouver des profils confirmés possédant 10 ans d'expérience, sur la partie ingénierie applicative et infrastructures. Ils ne viennent pas sur ce type d'évènement. »

Les développeurs, une population volatile

Chez Neurones, ce sont principalement des développeurs, des ingénieurs systèmes et réseau et des consultants MOA  juniors et confirmés, qui sont venus passer des entretiens d'embauche. «Depuis ce matin, nous avons reçu 300 candidats, dont 150 développeurs », a confié  l'une des personnes chargée du recrutement. « Nous avons davantage de choix et les candidats sont plus motivés », a-t-il poursuivi.  Altran a également remarqué une affluence de développeurs juniors. «Les développeurs sont une population volatile », a souligné  l'un des représentants du groupe de conseil IT. «  D'ici ce soir, on devrait recevoir 300 à 400 CV, dont 2/3 provenant de débutants et la part restante de seniors ».  

Reste que l'ambiance de ce type d'évènement, où l'on ne dispose que 10 minutes pour convaincre un employeur, n'est pas la même pour tout le monde. Pour Alain, ex concepteur d'applications chez Sage, en recherche d'emploi depuis 5 mois,  ce type de rendez-vous ressemble « à une boucherie ». « Chez Sage, des plans sociaux déguisés ont déferlé, avec 500 postes en moins cette année », confie-il. « Il est difficile de trouver un poste de développeur en SSII car elles externalisent leur informatique et leur développement. »  A l'opposé de ce jeune développeur fraîchement diplômé de l'Epitech qui considère que ce salon offre  « beaucoup de choix et qu'il y a toujours moyen de trouver quelque chose. »