La croissance du nombre de freelances sur le marché français (plus d’un million entre 2009 et 2019 selon Eurostat) montre que l'attrait pour cette façon de travailler est très fort, surtout dans l'IT. Suite à cette montée en puissance, Malt, une plateforme mettant en relation des entreprises et des travailleurs indépendants, a cherché à savoir qui se cachait derrière ces professionnels et quelles étaient leurs principales motivations. Pour cela, l'étude Freelancing in Europe in 2021 réalisée en partenariat avec le BCG (Boston Consulting Group) a été menée en juin dernier auprès de 2 500 freelances en France, Espagne et en Allemagne. Les résultats ont permis de dresser un profil type de ces travailleurs en solo et d’exposer leurs aspirations. Premier enseignement : dans l’IT, le freelance est de genre majoritairement masculin, n'est pas un millénial et a déjà un parcours professionnel à son actif. En France, la moyenne d’âge est de 37 ans pour 5 ans d'expérience, 40 ans pour 6 ans d’expérience en Espagne et 45 ans pour 9 ans d’expérience en Allemagne.

 

Les freelances du numérique français sont plus jeunes que leurs homologues allemands et espagnols. (Source: Malt/BCG. Crédit photo: Malt/BCG)

10% du temps de travail consacré à la formation 

Ces professionnels accordent également beaucoup de temps à leur formation, avec 4 à 5h consacrées à l’apprentissage sur 43 heures effectuées par semaine, soit environ 10% de leur  temps. Du côté des modes de collaboration, ils prônent un modèle hybride entre télétravail (60% de leur temps) et présence chez les clients (30%). Malgré la crise, les freelances du numérique restent confiants et motivés par leur statut : ils sont 84% à déclarer ne pas vouloir retourner au salariat en France et en Allemagne (contre 74% en Espagne) pour garder toute autonomie dans la gestion de leur emploi du temps (81%), le choix de leurs missions (76%) et de leur lieu de travail (73%).

Parmi les autres indicateurs présentés dans cette étude, on retiendra qu’en France, le taux journalier moyen est de 492 € pour des missions liées au développement informatique, au DevOps ainsi qu’à l'analyse des données. C’est en Allemagne que les  tarifs appliqués dans ces domaines sont les plus élevés (735 €), en raison d’une forte demande en travailleurs indépendants. A l’inverse, le TJM espagnol reste le plus bas (230€) du fait d’une situation économique plus difficile.

 

Le TJM pratiqué en Allemagne  correspond  à une forte demande en travailleurs indépendants dans l'IT et à une économie solide. (Source: Malt/BCG. Crédit photo: Malt/BCG)

Enfin, le rapport a identifié les principaux défis que doivent relever ceux qui ont fait le choix d’une profession exercée en solo. En France, 57% citent la négociation avec les clients, 55% mettent en avant l’accès au logement, tandis que  53% souhaitent être payés rapidement . Viennent ensuite des préoccupations liées à l’accès aux soins (46%des sondés), et à la gestion des tâches administratives (44%).