Après une seconde rencontre en juin 2018, nous avons de nouveau fait le point avec l'équipe de Portworx, dans les locaux de son fonds d’investissement Mayfield Fund à Menlo Park. Cette start-up, créée en 2014, s’est spécialisée dans le stockage persistant pour les applications distribuées avec une solution désignée pour Kubernetes. Portworx propose en effet une couche de stockage programmable sur Kubernetes afin de faire le lien entre les applications, le stockage, l’orchestration cloud et le back-up (avec le desaster recovery). Si les applications stateless, qui ne conservent pas de notion d’état, n’ont pas besoin de stockage persitant, ce n’est pas le cas des applications stateful qui ont besoin de conserver des données sur un volume en mode bloc (liens vers des bases de données). La technologie Portworx PX vient justement répondre à ce dernier besoin avec sa plateforme de stockage distribué.

Portworx, qui revendique 130 clients dans le monde (Airbus, Carrefour, Dailymotion, Lufthansa et encore T-Mobile), explique que les entreprises déploient à 65 % sa solution en mode on premise sur un cloud privé. La start-up accompagne la transformation de Kubernetes qui de gestionnaire de cluster de containers devient un gestionnaire d’infrastructures capable de suivre les containers et les flux applications. Des modules externes comme Calico (chez Cisco) permettent à Kubernetes d’étendre sa supervision au réseau en mode overlay network. Une approche CNI pour contrôler les ressources réseau. « Quand les entreprises adoptent une approche DevOps, l’IT est aussi obligé de passer à une nouvelle architecture”, explique Goutham Rao, CTO et cofondateur de Portworx. « Nous nous adressons aux administrateurs Kubernetes, qui ensuite s’occupent de leurs clients internes ».

Stockage et sauvegarde 

« L’adoption de Kubernetes est très rapide mais monter en puissance avec Kubernetes est aujourd’hui un vrai problème dans les entreprises. Il y a beaucoup de choses à faire avant d’y arriver », nous a expliqué Murli Thiruwale, CEO et cofondateur de Portworx. « Les entreprises demandent aux fournisseurs IT de changer dans un monde Kubernetes afin d’améliorer la valeur de leurs solutions ». L'idée est de gagner en automatisation et en agilité pour réussir à baisser les coûts de déploiement et de production. « Entre notre stack et une stack de stockage existante, la différence est que nous sommes centrés sur les applications. Quand une application est déployée, nous savons qu’elle s’exécute sur plusieurs machines. Cassandra peut par exemple exploiter trois douzaines de containers sur plusieurs machines, un snapshot avec une solution classique est donc impossible. Avec Portworx, il est possible de faire un snapshot sur 10 containers répartis sur 10 nœuds […] Un strech cluster entre deux sites est également envisageable avec Portworx sans passer par l’administrateur mais par le devops ». 

Comme nous l’a indiqué Murli Thiruwale, la start-up ne réalise pas encore de bénéfices. « Pour l’heure, nous investissons dans la croissance. Nous avons une centaine d’employés aujourd’hui et nous pensons doubler le chiffre d’afffaires l’an prochain [2020]. Nos clients commencent petit et étendent ensuite les charges de travail sur les nœuds ». Parmi les concurrents directs de Porkworx, on peut citer la plateforme de stockage distribué open source Ceph. Le CEO de Porkworx rapporte cependant que « quand les clients découvrent nos performances, ils enlèvent Ceph ». Coté tarifs, Porkworx facture en moyenne 100 000 dollars pour une vingtaine de nœuds.