Quand les ménages baissent leur chauffage, certaines entreprises les augmentent. Il faut dire que certaines d'entre elles, plus spécifiquement les opérateurs de datacenters, ont un rapport très particulier à la régulation de leur température. Car si le grand public et la très grandes majorité des entreprises ont intérêt à baisser le thermostat pour faire des économies d'énergie, les opérateurs de centres de données peuvent en faire en faisant l'inverse. Il faut dire que leur métier les amène à faire tourner des fermes de serveurs produisant de fortes chaleurs qu'il leur faut refroidir avec des solutions de ventilation et de climatisation dédiées qui coûtent chères. Alors en montant le thermostat, celles-ci peuvent donc baisser leurs factures en rapprochant - dans une certaine limite bien sûr - le niveau de température de la pièce de celui des fermes de serveurs.

Comme nous l'indiquait Equinix interrogé lors des pics de chaleur cet été, l'Ashrae (American Society of Heating, Refrigerating and Air-Conditioning Engineers) qui définit les standards en matière d'efficience énergétique des datacenters, recommande des plages de température comprises entre 18 et 27 degrés. « Le mieux est de paramétrer les climatisations entre 22-24 °C », nous avaient ainsi expliqué David Lhussiez responsable programme et projets senior chez Equinix et Thibault Roch, spécialiste informatique durable chez Equinix.

L'énergie représente jusqu'à 40 % de la facture d'un datacenter

Mais alors qu'au niveau international Equinix avait pris l'habitude de maintenir une température plutôt comprise entre 19 et 25 °C dans ses infrastructures, le groupe a désormais revu sa limite maximum à la hausse, en la relevant de 2 °C pour atteindre dorénavant 27 °C, soit la température maximale recommandée par l'Ashrae.

En montant le thermomètre dans ces centres de données, Equinix compte ainsi faire des économies d'énergie, cette dernière représentant entre 30 et 40 % des coûts d'un datacenter. « Nous prévoyons des améliorations de l'efficience énergétique allant jusqu'à 10 % dans certains endroits », a indiqué Raouf Abdel, vice-président exécutif des opérations mondiales chez Equinix, sans préciser toutefois l'impact financier attendu de cette décision. L'opérateur semble coutumier du fait en termes de discrétion sur ses coûts énergétiques : en septembre dernier, Equinix avait déjà botté en touche sur la brûlante question de l'augmentation des coûts de l'énergie.