8 rue de Londres dans le 9ème arrondissement à Paris, telle est l'adresse du siège européen de Google inauguré en grandes pompes hier. Le coup d'envoi de cette grande opération de communication a été donné par le Président de la République et Eric Schmidt, président exécutif de Google. Nicolas Sarkozy est revenu dans son intervention sur ses premiers rapports pugnaces avec le dirigeant de la firme américaine. Il lui reprochait de prendre des clients et de ne pas investir en France. Avec le siège européen à Paris, Google met sur la table 100 millions d'euros pour la création d'un centre de recherche et développement portant sur l'amélioration de la recherche de contenus vidéo sur YouTube, l'accessibilité des données publiques, sur le navigateur Chrome et réfléchir aux nouvelles technologies. De plus, un institut culturel européen est aussi implanté dans le « Googleplex » et aura pour mission d'aider à élaborer des outils pour la préservation et la diffusion de la culture en ligne, via les musées notamment. La création de ces deux entités impliqueront l'embauche de plusieurs ingénieurs (70 environ), la firme de Mountain View, passera donc de 350 salariés en France à 500 prochainement.

Si l'opération a été déclarée « Win-Win » selon les mots de Nicolas Sarkozy, rien n'a été dit sur la question de la fiscalité, car Google reste imposable en Irlande et non pas en France. Eric Schmidt a indiqué à nos confrères de Slate.fr : « nous payons la majorité de nos impôts en Irlande, et si cette loi change, nous les paierons sans problème dans un autre pays ». Les questions sur les pratiques en matière de concurrence n'ont pas plus été abordées. Eric Schmidt s'est rendu à Bruxelles, lundi pour discuter avec le commissaire européen en charge de la concurrence. Pour conclure cette journée médiatique, Bertrand Delanoe, maire de Paris, est intervenu en soirée pour inaugurer le Googleplex. Dans son discours, il a égratigné ceux qui doutaient de Google au début et qui voulaient le voir s'installer en dehors de Paris. La soirée à continuer avec plusieurs personnalités, dont Bruno Lasserre, président de l'Autorité de la concurrence ou François d'Aubert, ancien ministre délégué à la recherche.

Bretrand Delanoe, maire de Paris et Eric Schmidt, président exécutif de Google

Bertrand Delanoe, maire de Paris et Eric Schmidt, président exécutif de Google, ainsi qu'une interprète
Crédit Photo: IDG NS

Des salariés chouchoutés et un foisonnement de démonstrations

Si le barnum médiatique est une chose, les salariés de Google qui prendront progressivement possession des nouveaux locaux, seront chouchoutés. Fidèle à l'esprit start-up, la firme américaine a choisi une architecture lumineuse et colorée. Les salles de travail sont en open space, avec des espaces de réunion au centre des bureaux. Originalité, les employés ont démonté et remonté une 2CV rouge qui fait office de salle de réunion.

La visite du navire amiral de Google a été aussi l'occasion de voir quelques démonstrations des technologies et des applications de l'éditeur. Ainsi, sur les livres, un écran géant tactile montrait un carrousel d'ouvrages où l'utilisateur est invité à en choisir un, pour le feuilleter, scanner le code-barre pour ensuite le commander en ligne. Plus pragmatique, on notera différentes initiatives pour aider les jeunes entreprises (le start-up café ou le Camping en collaboration avec Silicon Sentier) à se créer, mais aussi accompagner les entrerprises existantes de créer gratuitement son site Internet avec le programme Monentreprise en ligne.

Bureaux du siège européen de Google

Bureaux dans le Googleplex
Crédit Photo: IDG NS