Dans son bilan 2012 sur l'emploi informatique en France, le Munci indique que le chômage des informaticiens a augmenté de près de 16% en 2012, soit plus rapidement que le chômage moyen en France (+10%). Selon l'organisation, cette hausse du nombre d'inscrits est principalement dûe à la faible hausse des créations d'emploi nettes dans le secteur IT. « Compte-tenu de la conjoncture actuelle, nous pensons que les créations d'emploi nettes dans les Activités informatiques n'ont pas dépassé les 5 000 à 6 000 postes sur l'année 2012 », estime  le Munci qui s'est appuyé sur les données de l'Insee.  Ce chiffre serait donc  2 fois inférieur à celui communiqué actuellement par le président du Syntec Numérique. A l'opposé, jamais les volumes d'offres d'emploi pour informaticiens n'ont été aussi élevés. Le syndicat rappelle que le nombre total des annonces pour cadres informaticiens déposées à l'Apec s'élevait à 165 227 offres à la fin novembre 2012.  

« Le chiffre définitif à fin 2012 ne sera connu que dans quelques jours mais on peut estimer dès à présent que le volume total d'offres d'emploi sur l'année 2012 atteindra environ 175 000 offres », prévoit le Munci. « Nous considérons donc qu'il y a une  disproportion toujours aussi phénoménale entre les volumes d'offres d'emploi et les créations d'emploi pour les informaticiens en 2012. »  

Des réserves sur l'intérêt du tableau de bord du Syntec

L'association est également sceptique quant à l'intérêt et la fiabilité des données publiées dans le tableau de bord réalisé par Syntec Numérique et le Bipe, qui, selon elle, reproduit des chiffres actuellement accessibles sur les sites publics. Elle met aussi en doute la véracité de certaines informations (sur la pyramide des âges, les salaires, les conditions d'emploi, etc).  

Enfin, le Munci  qualifie de "délire technocratique" le rapport de la Commission Européenne à propos des 700 000 emplois non pourvus dans le secteur IT. « En France, 0.6 % des emplois seulement seraient réellement vacants selon Eurostat, soit seulement 60 000 emplois en tout et pour tout », considère l'association. Celle-ci rappelle que depuis, le  chômage a progressé partout en Europe y compris dans les métiers IT et note que cette question des "pénuries de main d'oeuvre" évolue au gré des commissaires en poste, et des études tout particulièrement dans le secteur IT.