Il n'y a pas que l'aspect financier qui compte dans une entreprise : c'est le résultat d'une enquête menée par Deloitte (cabinet d'audit et de conseil en performances) auprès de 250 dirigeants et cadres supérieurs dans le monde. La plupart d'entre eux indiquent avoir besoin d'indicateurs non-financiers qui permettent d'évaluer la performance, mais les outils nécessaires à leur compréhension restent insuffisants. Alain Pons, membre du comité exécutif mondial de Deloitte, analyse ces résultats : « L'étude révèle des différences entre la théorie et la pratique dans les conseils d'administration et dans les cercles de management parmi quelques-unes des entreprises leaders dans le monde. Par rapport à la dernière étude faite en 2004, les PDG ont une attitude plus positive vis-à-vis de la valeur des indicateurs non-financiers de la performance. Mais il semble que les managers ne soient pas encore préparés à passer à la vitesse supérieure. La majorité des entreprises indique être confrontée à une pression croissante pour évaluer ces indicateurs, mais les informations concernant la performance non-financière qu'elles reçoivent traduisent un déficit de qualité et ne satisfont pas totalement leurs besoins. » L'innovation : un indicateur clé de performance mais trop peu pris en compte L'enquête montre que 57% des entreprises interrogées sont confrontées à une pression grandissante pour mesurer les indicateurs non-financiers, phénomène corrélé au fait que de plus en plus d'entreprises créent de la valeur en s'appuyant sur l'utilisation d'instruments non-financiers. La satisfaction-client, l'innovation, et l'engagement des collaborateurs sont cités parmi les facteurs-clés de performance chez les entreprises interrogées. Par ailleurs, 83% des entreprises interrogées affirment que le marché lui-même tend de plus en plus à mettre l'accent sur les mesures de performance non-financière et 54% des PDG estiment également qu'une meilleure compréhension de la façon de mesurer la performance non-financière les aiderait à mieux réorganiser leurs objectifs de performance. Effet d'optique ou réalité d'une nouvelle réflexion des entreprises ? Toujours est-il que cette tendance à vouloir valoriser d'autres indicateurs de performance semble en progression au sein des multinationales. C'est le résultat à la fois d'une combinaison entre réglementation plus stricte, responsabilité du management, image de marque et aspects « développement durable » (ou « éco-responsable ») demandés par certains groupes d'actionnaires. Au carrefour de tous ces aspects, l'innovation qui passe par la technologie prend donc toute son importance, équation complexe entre une certaine idée de l'entreprise responsable et la nécessité de générer des profits pour survivre et se développer !