Dire que la nomination du CEO de Nutanix était attendue relève de l'euphémisme. Après le coup de tonnerre de l'annonce du départ de son cofondateur Dheeraj Pandey (aux côtés de Ajeet Singh et Mohit Aron), le temps s'était en effet quelque peu suspendu au-dessus du spécialiste de l'hyperconvergence. Un peu plus de trois mois après cette décision, c'est un spécialiste du secteur qui prend la direction de Nutanix : Rajiv Ramaswami. 

Après avoir fait ses premières armes chez IBM puis Tellabs, ce dernier a multiplié les postes de dirigeants en étant successivement vice-président de Nortel (1999-2002), vice-président et general manager de Cisco (2002-2010), vice-président exécutif et general manager de Broadcom (2010-2016), avant d'occuper dernièrement la fonction de directeur des opérations (COO) d'un certain VMware (2016-2020). L'expérience acquise au sein de ces poids lourds de l'industrie IT, montre sans doute à quel point le fonds d'investissement Bain Capital, principal actionnaire du groupe ayant récemment injecté 750M$ à son capital, a soif de grandeur. 

Muscler les produits et optimiser les coûts pour préparer un rachat ?

Défricheur sur le marché de l'hyperconvergence en 2009, Nutanix était parvenu à jouer sa carte d'acteur spécialisé, mais les atouts ont été largement rebattues avec l'arrivée de VMware et Dell dans le trio de tête. Sur des segments différents, il est vrai mais une prise en tenailles particulièrement ferme. Issu justement des rangs du géant de la virtualisation et désormais du HCI, Rajiv Ramaswami a tout de l'homme providentiel pour propulser Nutanix dans une nouvelle ère. « Nutanix a besoin d’un CEO avec une vraie vision du cloud et plus de pragmatisme pour le développement des produits », avait indiqué Bain Capital lors de l'annonce du départ de Dheeraj Pandey. Et pourquoi pas de préparer le groupe - muscler le portefeuille produits et optimiser les coûts - en vue d'un éventuel rachat par un acteur qui pourrait bien avoir quelques velléités à entrer en force sur ce marché. On pense bien sûr à GCP qui bataille sur le marché du cloud hybride avec AWS et Azure.