Fondée par Philippe Noton en 2019, la start-up franco-allemande SiPearl est - avec Atos/Bull - au coeur du projet de développement du microprocesseur haute performance et basse consommation Rhea destiné aux futurs supercalculateurs exascale européens. Le couple, qui a conçu cette puce, fait partie du consortium European Processeor Initiative (EPI) créé en 2018 et rassemblant 28 partenaires dans 10 pays. Implanté à Maisons-Laffitte (Yvelines) où il a son siège social, SiPearl dispose aussi d'installations à Sophia-Antipolis, Grenoble et Massy, ainsi qu'en Allemagne (Duisbourg) et en Espagne (Barcelone).

La jeune pousse vient de franchir un grand cap en annonçant le bouclage d'une première levée de fonds (serie A) pour développer et produire son processeur. ARM, Atos (via sa branche Eviden aka Evidian), l'Etat Français (via le fonds French Tech Souveraineté) et EIC Funds ont participé à ce tour de table. Le soutien d'ARM n'a rien de surprenant, le processeur Rhea étant développé avec sa plateforme Neoverse V1. Le montant total des fonds levés atteint 90 M€, incluant 15 M€ déjà annoncés par ce dernier ainsi que 25 M€ d'obligations convertibles souscrites par la banque européenne d'investissement (BEI). D'autres investisseurs devraient rejoindre le tour de table d'ici la fin de l'année selon SiPearl. Le montant total des fonds levés depuis la création de la start-up est de 110,5 M€, dont 20,5 M€  de subventions de l'Union Européenne via le consortium EPI et du programme EIC Accelerator. 

TSMC chargé de la fabrication du processeur Rhea

 « Rhea sera le premier microprocesseur au monde dédié au calcul haute performance conçu pour fonctionner avec n'importe quel accélérateur tiers, comme les GPU, les puces spécialisées dans l'intelligence artificielle ou les accélérateurs quantiques. Des accords de coopération avec des fournisseurs de GPU (AMD, Intel, Nvidia) et des fournisseurs de processeurs d'intelligence artificielle (Graphcore) ont déjà été annoncés », indique SiPearl. La fabrication de la puce Rhea sera assurée par TSMC, et sa commercialisation prévue début 2024.

« Le développement d'une solide chaîne d'approvisionnement européenne pour le calcul haute performance, avec des composants et des technologies à haut rendement énergétique, est essentiel pour la souveraineté numérique de l’Europe tout en promouvant un calcul haute performance plus durable. Le succès de SiPearl aujourd’hui est aussi le succès d’EPI, un des projets de recherche financé par l’entreprise commune EuroHPC », a souligné Anders Dam Jensen, directeur exécutif d’EuroHPC Joint Undertaking.