Selon Gartner, quatre grandes tendances actuelles sont porteuses des innovations futures. C'est ce qui ressort de l'analyse du cabinet d'études, qui a déclaré lors de sa conférence IT Infrastructure, Operations & Cloud Strategies organisée à Sydney le 16 mai que les équipes chargées du cloud devraient à l'avenir concentrer leurs efforts sur l'optimisation et le remaniement de leur infrastructure. « L'utilisation du cloud public est presque universelle, mais de nombreux déploiements sont ad hoc et mal mis en oeuvre », a déclaré le cabinet d'études, ajoutant que l'avenir du cloud, des datacenters et de l'edge était entre les mains des équipes chargées de l'infrastructure et de l'exploitation (I&O). « Cette année, les équipes I&O peuvent revoir les infrastructures cloud mises en place à la hâte ou mal architecturées pour les rendre plus efficaces, plus résistantes et plus rentables ». Toujours selon Gartner, la refonte de l'infrastructure cloud devrait se concentrer sur l'optimisation des coûts, et le cabinet suggère plusieurs façons d'y parvenir : supprimer l'infrastructure cloud redondante, surdimensionnée ou inutilisée ; renforcer la résilience de l'entreprise plutôt que la redondance du niveau de service ; utiliser l'infrastructure cloud pour pallier les perturbations de la chaîne d'approvisionnement ; et moderniser l'infrastructure.

Prudence face aux différents choix d'infrastructures possibles

Selon le cabinet d'études, les nouvelles infrastructures représentent aussi un défi pour les équipes I&O. Par exemple, elles devraient chercher à inclure une infrastructure edge pour les cas d'usage intensifs de données, les architectures non-x86 pour les charges de travail spécialisées, les architectures edge sans serveur et le service mobile 5G. À ce titre, les équipes I&O doivent faire preuve de prudence face aux différentes options. « Évitez de revenir aux méthodes ou aux solutions traditionnelles simplement parce qu'elles ont bien fonctionné par le passé », a conseillé Paul Delory, analyste VP chez Gartner. « Les périodes difficiles sont l'occasion d'innover et de trouver de nouvelles solutions pour répondre aux demandes des entreprises », a-t-il ajouté. Mais Gartner affirme aussi que les équipes des datacenters sont prêtes à appliquer une approche de type « cloud as-a-service » à l'infrastructure sur site. En fait, d'après lui, d'ici à 2027, 35 % de l'infrastructure des datacenters sera gérée selon un plan de contrôle basé sur le cloud, contre moins de 10 % en 2022. « Cette année, les professionnels de l'I&O devraient se concentrer sur la mise en place d'une infrastructure cloud-native au sein du datacenter, sur la migration des charges de travail des installations détenues en propre, vers des installations de colocation ou vers la périphérie, ou sur l'adoption de modèles « as-a-service » pour l'infrastructure physique », a encore déclaré Gartner.

Priorité absolue à la montée en compétences en interne 

La quatrième tendance sur laquelle conclut le cabinet d'études n'est autre que la croissance des compétences et la nécessité, pour les entreprises qui veulent réussir demain, d'en faire leur priorité absolue aujourd'hui. « Le manque de compétences reste le principal obstacle aux initiatives de modernisation de l'infrastructure, de nombreuses entreprises constatant qu'elles ne peuvent pas recruter de talents externes pour combler ces lacunes », a déclaré Gartner. « Les entreprises IT ne réussiront pas si elles ne donnent pas la priorité à la croissance organique des compétences. Cette année, les responsables I&O doivent faire de la croissance des compétences opérationnelles leur priorité absolue. Encouragez les professionnels de l'I&O à assumer de nouveaux rôles comme ingénieurs de fiabilité des sites ou consultants experts pour les équipes de développeurs et les unités d'affaires », a préconisé le cabinet d'études. Ce dernier prévoit que 60 % des équipes chargées de l'infrastructure des datacenters disposeront des compétences nécessaires en matière d'automatisation et de cloud d'ici à 2027, contre 30 % en 2022. La nécessité d'acquérir des compétences fait écho au concert d'experts et d'entreprises qui s'accordent sur la nécessité d'adopter, dans le secteur de l'IT, une approche fondée sur les compétences plutôt que sur l'éducation.