Depuis lundi 30 juin, l'Inria est en deuil. Rose Dieng-Kuntz, chercheuse à Sophia Antipolis, s'est éteinte à 52 ans des suites de maladie. Spécialiste en intelligence artificielle, elle dirigeait depuis plusieurs années des travaux sur la gestion des connaissances et le web sémantique. Elle avait été la première femme africaine admise à l'Ecole Polytechnique en 1976, et détenait un diplôme de l'ENST, un DEA en informatique et une thèse sur la spécification du parallélisme. Après des débuts chez Digital Equipment, elle était entrée à l'Inria de Sophia Antipolis pour participer à des projets d'intelligence artificielle en 1985. Sur le wiki de témoignages ouvert par l'Inria, Pierre Haren, fondateur d'Ilog, se souvient de « Rose Dieng depuis 1969, ma première distribution des prix au lycée Van Vollenhoven, à Dakar, où elle avait raflé tous les premiers prix. [J'ai] admiré sa trajectoire fulgurante qui n'avait pas entamé sa modestie.» C'est avec lui qu'elle allait intégrer l'Inria quelques années plus tard. En 2005, le parcours de Rose Dieng-Kuntz avait été récompensé par le prix Irène Joliot-Curie qui récompense des femmes scientifiques d'exception. L'année suivante, elle avait été nommée chevalier de l'ordre national de la Légion d'Honneur. « Un esprit visionnaire et un talent immense » J'ai eu le plaisir de l'interviewer il y a quelques années et je garde le souvenir d'une chercheuse à la fois passionnante, sympathique et d'une grande joie de vivre. Dans un communiqué, la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pécresse a exprimé sa profonde tristesse à l'annonce du décès de Rose Dieng-Kuntz. « La France et la science viennent de perdre un esprit visionnaire et un talent immense, » a-t-elle ajouté.